samedi 30 juillet 2011

Etranger / Vreemdeling


Une lettre de Nordine Benallal depuis la section de haute sécurité de Bruges.
Een brief van Nordine Benallal vanuit de AIBV te Brugge.

ETRANGER

" C'est bien possible qu'il y a juste un truc qui cloche avec moi, mais je me suis toujours senti comme un étranger. Dans n'importe quel environnement où je me trouve, je suis étranger. Rien d'autre qu'un allochtone dans ma ville. Depuis la naissance, ils m'ont mis un tampon 'allochtone'. Ils ont changé le système maintenant, « modernisé » si tu veux, mais le principe reste le même. Je dis allochtone, parce que j'ai passé trop de temps en Flandres, et plus haut encore, chez leurs amis hollandais, ceux qui ont colonisé la Belgique avant que ce ne soit la Belgique. Le pays qui donne l'eau à la bouche encore à ces petits ministres flamands, le pays qui leur sert de grand exemple. Je pourrai aussi dire délinquant. Petit marocain ici, berbère là-bas - sale et pauvre - rien de plus qu'un touriste perdu au Maroc.
Je suis resté sourd à la langue de camp de concentration moderne qu'est cette taule de Vught, en Hollande, où j'ai été enterré vivant pendant quelques années. De là, j'ai ensuite bougé à quelques kilomètres, mais le décor a peu changé. C'est d'ailleurs le grand exemple de l'EBI à Vught que la Belgique a emprunté pour construire son bloc d'isolement. Enfermé dans un cachot institutionnalisé et permanent dans la prison-usine de Bruges, la différence est dans la couleur des murs. Avec les matons, on n'a pas à se comprendre, je n'ai rien à voir avec eux, je n'ai pas à être ici.

Étranger aux miens aussi. Coup après coup, c'est moi qui me retrouve dans le banc des accusés, je regarde autour de moi, y a personne, étrange. Accusé et condamné en premier lieu par les médias, avec les juges en croupe, et les honnêtes citoyens. Et comble de tout, par de soi-disant complices : c'est devenu tellement de bon ton et si facile de marcher avec la police pour sauver son propre cul. Et ceux qui n'ont jamais rien su, ni vu, ni entendu, ramassent bien, évidemment. Pourtant, je ne penserai même pas une seconde à changer quoi que ce soit. Comme on dit, la mauvaise herbe repousse toujours. Et j'entends bien être une mauvaise herbe dans leur prairie de bonnes intentions. Face à un monde aussi exécrable, que ce soit ici ou dehors, la seule chose que t'as, c'est ta dignité. Quand tu la vends, peu importe si t'as bien encaissé, tu l'a vendue, ta dignité. A l'intérieur de toi, t'es déjà mort.

Comme c'est l'argent qui fait tourner le monde, la prison n'échappe pas non plus à cette logique. Faire travailler les prisonniers, c'est un vrai business. Toutes sortes d'entreprises ont des contrats ici. Les camions vont et viennent toute la journée. De toutes les prisons que j'ai connues, faut dire que Bruges vole haut. Un peu comme aux États-Unis où règne le monde du fric. Sur les 800 prisonniers qu'il y a ici, une grande partie travaille. Pour une rémunération minable, dans des conditions indignes, mais pas de soucis avec la législation : profit garanti ! Comme pour les sans papiers dehors, l'exploitation n'a plus de limites. La directrice m'a aussi demandé de travailler. Ça, c'était une bonne blague. Moi, j'irais chipoter avec de petits pots en plastique à longueur de journée pour remplir leurs poches? Je ne pense pas.

Ici, un homme est maintenant attaché à une chaise, mains et pieds liés, c'est comme ça qu'ils le trimballent à la douche à 10 mètres de la cellule. Ses hurlements des dernières semaines ont cessé, il ne fait plus que pleurer, jour et nuit. Ils bourrent tout le monde de médicaments. Ils disent que ce sont des vitamines, je leur réponds que s'ils en ont quelque chose à foutre de notre santé, qu'ils nous donnent des fruits. Ou qu'ils nous libèrent tout court. Les infirmières passent trois fois par jour. Parfois plus, quand nécessaire, comme cette fois où ils avaient besoin de vraiment droguer les gens au point qu'ils ne pouvaient plus parler, ni bouger ; c'était quand la télé est passée il y a deux semaines, avec le souci de bien montrer comme tout va bien ici, bien selon les règles. Quand, évidemment, ils ne pouvaient pas parler avec ceux qui auraient peut-être eus quelque chose à dire. Mais on a largement dépassé le stade où il suffirait de dénoncer ce qui se passe. De toute façon, ça ne choque pas. Beaucoup plus qu'exercer la répression physique contre les gens, ils ont réussi à rentrer dans leur tête. À partir de ce moment-là, c'est perdu : les gens ne voient plus que le monstre que les médias ont créé, l'étranger. Ce genre de régimes ultra-répressifs tombent pas du ciel, il y a des personnes qui lui donnent forme, qui le perpétuent jour après jour. Ce sont eux les responsables. Comme monsieur Meurisse et sa bande de laquais, ce monsieur qui a dû se cacher dans un bunker avec sa famille quand un prisonnier a réussi à s'évader d'ici. Pendant que des flics armés jusqu'aux dents protégeaient la prison de Gand, sa résidence officielle. Tous les autres, tous ceux qui exécutent ses ordres, se cachent derrière lui, pour se déresponsabiliser, comme des lâches.

La question de la prison, c'est vraiment très simple. Dans cet environnement, il n'y a pas dix mille options. Pour être franc, il y en a trois. Soit tu deviens fou, soit tu te suicides, soit tu t'évades. Vraiment très simple. Tout ce que ces hypocrites font, c'est caqueter réinsertion ici, resocialisation là. Et entre-temps t'es enfermé ici, et c'est une vraie lutte de ne pas perdre tes sens, aussi bien la raison que les choses qui paraissent les plus simples. Toucher, voir, sentir, entendre. Penser la liberté, de presser pour l'atteindre, c'est ce qui te garde en vie".


Vreemdeling.

"Het is goed mogelijk dat het gewoon aan mij ligt, maar ik heb me altijd als een vreemdeling gevoeld. In welke omgeving ik me ook bevonden heb, ben ik een vreemdeling. Niets anders dan een allochtoon in mijn stad. Sinds mijn geboorte kreeg ik de stempel 'allochtoon'. Nu hebben ze het systeem veranderd, een beetje 'gemoderniseerd', maar het principe blijft hetzelfde. Ik zeg allochtoon, omdat ik teveel tijd heb doorgebracht in het land van Vlaanderen en nog hoger, bij hun Hollandse vrienden, diegenen die België koloniseerden voor het België was. Het land dat die kleine vlaamse ministertjes doet watertanden, het land dat hen als groot voorbeeld dient. Ik zou ook delinquent kunnen zeggen. Hier klein marokkaantje, ginder een berber – vuil en arm – niet meer dan een verdwaalde toerist in Marokko.


Ik blijf doof voor de taal van het moderne concentratiekamp dat die gevangenis in Vught in Nederland is, waar ik verschillende jaren levend werd begraven. Nu ben ik enkele kilometers verderop, maar het decor is weinig veranderd. Voor België was de EBI in Vught trouwens het grote voorbeeld voor haar eigen isolatiemodule. Opgesloten in een geïnstitutionaliseerd en permanent cachot in de gevangenis-fabriek Brugge, het verschil zit in de kleur van de muren. Met de cipiers is er geen sprake van elkaar te begrijpen, ik heb niets met hen te maken, ik moet hier niet zijn.

Vreemd van de mijnen ook. Keer na keer beland ik op de beklaagdenbank, ik kijk rond mij, er zit niemand, vreemd. Beschuldigd en veroordeeld in de eerste plaats door de media, met de rechters en de eerlijke burgers aan hun rokken. Toppunt van alles, door zogenaamde medeplichtigen. Het is zo bon ton en gemakkelijk geworden om met de politie mee te werken, om je eigen gat te redden. En diegenen die nooit iets geweten, gezien of gehoord hebben, incasseren natuurlijk. Maar ik zou er geen seconde aan denken om ook maar iets te veranderen. Onkruid vergaat niet, zoals ze zeggen. En ik wil zeker onkruid blijven in hun weiland van goede bedoelingen. In deze wereld, walgelijk als hij is, is je waardigheid het enige dat je hebt, of het nu hier is of buiten. Wanneer je ze verkoopt, en het doet er weinig toe of je goed geïnd hebt, ben je binnenin al dood.

Zoals het geld deze wereld doet draaien, ontsnapt ook de gevangenis niet aan deze logica. Gevangenen doen werken is een echte business. Allerhande bedrijven hebben hier contracten. De hele dag door rijden vrachtwagens af en aan. Van alle gevangenissen die ik gekend heb, moet ik zeggen dat Brugge hoge toppen scheert. Een beetje het Amerika van de wereld van de poen. Van de 800 gevangenen die hier zitten, werkt een groot deel. Voor een miezerige vergoeding, in onwaardige omstandigheden, geen problemen met de wetgeving, gegarandeerde winst. Zoals alle mensen zonder papieren buiten, heeft de uitbuiting hier binnen geen grenzen meer. De directrice heeft me ook gevraagd om te werken. Dat was een goede grap. Ik zou hele dagen lang gaan klooien met kleine plastieken potjes, om hun zakken te vullen? Ik denk het niet.

Hier wordt nu een man aan een stoel vastgemaakt, handen en voeten gebonden. Zo zeulen ze hem naar de douche die 10 meter verderop is. Zijn geschreeuw van de laatste weken is gestopt, nu huilt hij alleen nog maar, dag en nacht. Ze proppen iedereen hier vol met medicijnen. Ze zeggen dat het vitaminen zijn, ik antwoord dat, als ze iets geven om onze gezondheid, ze ons beter fruit kunnen geven. Of ons gewoon vrijlaten. De verpleegsters komen drie keer per dag langs. Soms vaker, als dat nodig is. Zoals toen ze de mensen hier echt moesten drogeren, tot op het punt dat ze niet meer konden bewegen noch praten; wanneer de tv hier is langsgeweest, twee weken geleden. Ze wilden tonen dat alles hier wel degelijk goed gaat, juist volgens de regels. Wanneer ze uiteraard niet mochten praten met diegenen die werkelijk iets te zeggen hebben. Maar we zijn het stadium waar het zou volstaan om wat hier gebeurt aan te klagen ver voorbij. Het choqueert sowieso niet. Veel meer dan fysieke repressie op gevangenen uit te oefenen, zijn ze erin geslaagd om zich in hun hoofden te nestelen. Dan is het verloren. De mensen zien enkel nog het monster dat de media gecreëerd hebben, de vreemdeling. Dergelijke ultra-repressieve regimes komen niet uit de lucht vallen, er zijn mensen die haar vorm geven, dag na dag verder zetten. Zij zijn verantwoordelijk. Zoals Meurisse en zijn bende, die meneer die met zijn familie is moeten gaan schuilen in een bunker, wanneer een gevangene erin sloeg om te ontsnappen van hier. Terwijl zwaargewapende flikken de gevangenis van Gent beschermden, zijn officieel adres. Alle anderen voeren zijn bevelen uit, en schuilen zich als lafaards achter hem, en proberen de verantwoordelijkheid van zich af te schuiven.

De kwestie van de gevangenis is zeer eenvoudig. In deze omgeving zijn er geen tienduizend opties. Om eerlijk te zijn, zijn er drie. Ofwel word je gek, ofwel pleeg je zelfmoord, ofwel ontsnap je. Echt heel simpel. En het enige wat die hypocrieten doen is kakelen over integratie hier en resocialisering daar. Ondertussen ben je opgesloten, en is het een echte strijd om je zinnen niet te verliezen. Zowel je verstand als de dingen die zo simpel lijken, aanraken, zien, ruiken, voelen, horen. Nadenken over vrijheid, dringen om haar te bereiken, dat is wat je in leven houdt".

vendredi 29 juillet 2011

Gaza families demand right to visit prisoners

25 July 2011

Umm Bilal has not been able to visit her imprisoned son for eight years.


GAZA CITY, occupied Gaza Strip (IPS) - “We could enter the Guinness book of records for the longest running weekly sit-ins in the world,” Nasser Farrah from the Palestinian Prisoners Association jokes dryly.

Since 1995, Palestinian women from Beit Hanoun to Rafah have met every Monday outside the International Committee of the Red Cross (ICRC) office in Gaza City, holding photographs and posters of their imprisoned loved ones, calling on the ICRC to ensure the human rights of Palestinians imprisoned in Israel’s 24 prisons and detention centers.

Since 2007, the sit-ins have taken on greater significance: Gaza families want Israel to respect their right — enshrined in international humanitarian law — to visit their imprisoned family members. This right was taken from Gaza’s families in 2007, after Israeli tank gunner Gilad Shalit was taken by Palestinian resistance fighters from an area along the Gaza-Israel boundary where he was on active duty.

The sit-ins have grown, with more than 200 women and men showing up weekly. On 11 July, ICRC and the Palestine Red Crescent Society (PRCS) helped facilitate a demonstration from the ICRC office to the Unknown Soldier Park to protest the ban on Palestinians from Gaza visiting their imprisoned loved ones.

We can’t send letters, we can’t see him, we can’t talk to him,” says Umm Ahmed of her 32-year-old son. Ahmed Abu Ghazi was imprisoned four years ago and sentenced to 16 years in Israeli prison.

Because we have no connection with him, every Monday we go to the Red Cross. But nothing changes. Last week we slept outside the Red Cross, waiting for them to help us talk to our sons and daughters,” Umm Ahmed says.

While our sons are in prison, their parents might die without seeing them again.”

Parents die as children languish behind bars

Bilal Adyani, a Palestinian prisoner from Deir al-Balah in Gaza, is experiencing such a bereavement. On 11 July, Adayni’s father died, after waiting for years to see his son again. The ICRC reports that more than thirty relatives of Palestinian prisoners have died since the prison visits were cut.

Umm Bilal, an elderly woman in a simple white headscarf, walks among the demonstrators, holding a plastic-framed photo of her son when he was 16. The teen wears a black dress shirt, has combed and gelled hair, and smiles easily to the camera.

Twenty years, ten months, he’s been in prison. I haven’t been allowed to visit him in eight years,” says Umm Bilal.

The prison canteen should sell phone cards, clothes or food, but Israel is making it difficult now. He wanted to study but in prison but he hasn’t been allowed.”

In December 2009, the Israeli high court ruled that the Israeli government may deny families from Gaza visitation rights to prisoners in Israeli prisons. Among the stated reasons for the court’s decision were that “family visits are not a basic humanitarian need for Gaza residents” and that there was no need for family visits since prisoners could obtain basic supplies through the prison canteen.

In June 2011, the Israeli Prison Service is reported to have taken away various rights of prisoners, including that allowing prisoners to enrol in universities, and blocked cell phone use.

Take Shalit but release our prisoners”

The world is calling for Shalit to be released. But he is just one man, a soldier,” says Umm Bilal. “Many Palestinian prisoners were taken from their homes. Shalit was in his tank when he was taken. Those tanks shoot on Gaza, kill our people, destroy our land. Take Shalit but release our prisoners.”

According to Nasser Farrah, “there are over 7,000 Palestinians in Israeli prisons, including nearly 40 women and over 300 children. Seven hundred prisoners are from the Gaza Strip.”

Other estimates range from 7,500 to 11,000 Palestinian prisoners. “The ‘over 7,000’ does not include the thousands of Palestinians who are regularly taken by the Israelis in the occupied West Bank, and even from Gaza, as well as those held in administrative detention for varying periods,” Farrah notes.

Under administrative detention, Palestinians, including minors, are denied trial and imprisoned for renewable periods, with many imprisoned for between six months and six years.

According to the Israeli human rights organization B’Tselem, as of February 2011, Israel was holding 214 Palestinians under administrative detention.

Article 49 of the Fourth Geneva Convention prevents forcible transfers of people from occupied territory. But Israel has been doing just that since 1967, and has imprisoned more than 700,000 Palestinian men, women and children, according to the UN.

Denied healthcare

Aside from denial of family visits, higher education, and canteen supplies, roughly 1,500 Palestinian prisoners are believed to be seriously ill, and are denied adequate health care.

Majed Komeh’s mother has many years of Monday demonstrations ahead of her. Her son, 34 years old, was given a 19 year sentence, of which he has served six years.

For the last four years I haven’t heard from him,” Umm Majed says. “He has developed stomach and back problems in prison, but he’s not getting the medicine he needs.”

Farrah says this is a serious problem. “Many have cancer and critical illnesses. Many need around-the-clock hospital care, not simply headache pills.”

A 2010-2011 report from the Palestinian Prisoners Society said that 20 prisoners have been diagnosed with cancer, 88 with diabetes and 25 have had kidney failures. “Over 200 prisoners have died from lack of proper medical care in prisons,” the report says.

One of the ways ill Palestinians end up in prison is by abduction when passing through the Erez crossing for medical treatment outside of Gaza.

The Israelis give them permits to exit Gaza for treatment in Israel or the West Bank, but after they cross through the border Israel imprisons many of them,” says Farrah.

We are a people under occupation. We have no other options to secure our prisoners’ rights but to demonstrate in front of the ICRC. It’s their job to ensure prisoners are receiving their rights under international humanitarian law.”

jeudi 28 juillet 2011

Nordine Benallal : pour l'exemple...


Luk Vervaet

Le vendredi 22 juillet, le tribunal de première instance de Bruxelles, siégeant en référé, a entendu la plainte de Nordine Benallal contre l'Etat belge sur son enfermement en isolement. Par l'intermédiaire de son avocat, Maître Joke Callewaert, Nordine demande au tribunal de mettre fin à son enfermement dans la section spéciale AIBV ('Afdeling voor Individuele Bijzondere Veiligheid') ou QMSPI ('Quartiers de Mesures de Sécurité Particulières Individuelles') de la prison de Bruges, où il se trouve depuis 9 mois. Il demande à pouvoir bénéficier d'un régime carcéral normal, pouvoir étudier et travailler comme les autres détenus. Il demande au tribunal de condamner l'Etat belge à 1000 euros d’amende par jour au cas où celuici n'appliquerait pas le jugement du tribunal.

Ce jugement est attendu pour le 29 juillet.

A l'audience, l'avocate de l'Etat belge a plaidé pour le maintien de Nordine dans la section spéciale de Bruges. Elle a mis en lumière, une fois de plus, la politique carcérale de l'Etat belge qui se résume en un mot : la sécurité. Ou mieux, en deux mots : la haute sécurité.

Sa défense avec ferveur, même avec enthousiasme, des sections et des conditions d'isolement dans notre pays laissait croire qu'elle y avait passé toute son enfance (heureuse bien entendue). Mais je suis certain que l'avocate de l'Etat belge n'a jamais mis un pied dans une de ces institutions.


De l'EBI aux Pays-Bas ...

En octobre 2007, Nordine Benallal, qui avait alors 27 ans, s'évade de la prison d'Ittre. Quelques jours après, il est arrêté aux Pays-Bas pour vol de moto à main armée. Pour ce délit, il est condamné à 4 ans de prison. Non pas pour les faits commis, mais sur base de sa réputation en Belgique, celle d'un 'criminel extrêmement dangereux' et de 'Roi de l'évasion' (4 évasions en 14 ans de prison). Il est enfermé dans l'EBI (la « Extra Beveiligde Inrichting », Prison de Haute Sécurité) de la prison de Vught aux Pays-Bas. L'EBI de Vught a ouvert ses portes en 1997. Une section supplémentaire y a été ajoutée en 2006 (la TA ou Terreur Afdeling, Section Terreur) pour y isoler les accusés ou condamnés pour terrorisme. Nordine restera incarcéré dans l'EBI pendant trois ans, jusqu'à son transfert en Belgique en novembre 2010.


.... à l'AIBV en Belgique

Dès son arrivée en Belgique, Nordine Benallal est immédiatement incarcéré à l'AIBV de Bruges, formule belge de Prison de Haute Sécurité.

A l'audience, l'avocate de l'Etat belge disait que la Belgique ne connaissait pas « l'enfermement en isolement ». « Cela n'existe tout simplement pas », disait-elle. Pour elle, l'isolement commence seulement au moment où on est enterré vif. Tant qu'on peut encore écrire une lettre, sortir pour prendre une douche, recevoir une visite, même si c'est derrière une vitre...on ne se trouve pas en isolement. En plus, a-t-elle dit, et ceci a provoqué un cri dans la salle d'audience : « Nordine peut jouer au ping pong ». Quand l'avocate de la défense lui a répondu qu'il faut être à deux pour jouer, elle a répliqué, en s’adressant au juge : « Monsieur le président, vous savez bien que les meilleurs champions s’entraînent tout seuls » !

En réalité, depuis vingt ans, le régime de mise en quarantaine de détenus jugés dangereux sous un régime spécial d'isolement dans nos prisons, est le sujet d'un combat entre détenus, avocats et organisations des droits de l'homme d'un côté, et, de l'autre, l'Etat belge et l'administration pénitentiaire de l'autre

Déjà, pendant les années 80 du siècle passé, il existait 'le bloc U' à Lantin, une section de sécurité spéciale pour les détenus jugés dangereux. Le bloc U a été fermé par décision d'un tribunal qui déclarait ce régime cellulaire illégal du fait qu'il n'y avait pas de base légale et que ce régime était contraire à l'article 3 de la Convention européenne des Droits de l'Homme. Le gouvernement a ensuite créé les QSR (Quartiers de Sécurité Renforcée) à Bruges et Lantin en 1994. Cette fois-ci, la base légale y était et se trouvait dans un arrêté royal de 1993, qui stipulait les critères à remplir pour procéder à un transfert vers un QSR, tout en précisant que le placement ne peut pas durer plus de six mois et que le séjour dans le QSR doit faire l'objet d'une évaluation régulière. Coup de tonnerre quand un arrêt du Conseil d'Etat du 21 février 1996 oblige l'Etat à fermer ces sections et à abandonner ce projet. Parmi les raisons de cette fermeture voulue par le Conseil d'Etat : la loi ne prévoyait pas un régime distinct pour les condamnés, les non-condamnés et les mineurs. Après ce nouvel échec, le ministère de la Justice et l'Administration pénitentiaire ne lâchent pas et, 10 ans après, en 2008, ils reviennent avec les sections de haute sécurité AIBV/QMPSI à Bruges et à Lantin. Cette fois-ci tout est prévu : « Contrairement aux anciens QSR, qui avaient pour but l'hébergement de prévenus ou condamnés réputés dangereux en raison du délit commis, du risque d'évasion, ou du comportement pendant la détention, les AIBV/QMPSI sont spécifiquement destinés à l'hébergement de détenus masculins condamnés difficilement maîtrisables, parce que présentant des problèmes comportementaux extrêmes et persistants, s'accompagnant d’agressivité envers les membres du personnel et/ou les codétenus » (Citation du rapport du Comité pour la Prévention de la Torture sur la Belgique, publié en juillet 2010, page 42).

Mais que constate le CPT lors de son inspection en 2009, c'est-à-dire 18 mois après l'ouverture des AIBV/QMPSI ? Que ces sections sont utilisées exactement comme avant : « le projet initial – la création d'unités spécialisées pour le traitement des détenus présentant une agressivité extrême...- avait déjà été largement détourné de son objectif. » Pour prouver sa thèse, le CPT compte les hommes présents dans cette section : « en 2009, sur les 8 détenus se trouvant dans l'AIBV de Bruges, seulement 3 répondent aux critères, et sur les 9 détenus dans le QMPSI à Lantin, seulement 3 répondent aux critères ! » (pg 43). Et le CPT conclut : « Le CPT recommande aux autorités belges de mettre immédiatement fin au placement de détenus qui ne correspondent pas aux critères d'admission prévus. A défaut, le projet QMSPI sera, de l'avis du CPT, voué à l'échec. » (pg 43). Cette recommandation n' a servi à rien et l'enfermement de Nordine Benallal, qui ne correspond clairement pas aux critères d'admission dans les QMSPI, en est la preuve. Dans leur communiqué de presse du 24 juin 2011, la Ligue des Droits de l'Homme et l'Observatoire International des prisons demandent la fermeture pure et simple de ces AIBV/QMSPI.

Bientôt dix mois...

Non seulement il n'y a pas sa place, mais il a déjà dépassé largement la durée raisonnable de séjour de 6 mois dans cette section.

D'abord, on ne peut pas effacer le fait que Nordine a déjà passé 3 ans d'isolement en Hollande. Là-dessus, l'avocate de l'Etat belge déclare, sans surprise, que la Belgique n'avait rien à voir là-dedans et qu'elle ne porte aucune responsabilité. Pour l'avocate, dès son retour, la Belgique pouvait donc mettre Nordine Benallal en haute sécurité à Bruges comme si la période antérieure de trois années n'avait pas existé.

A la critique que Nordine s'y trouve déjà depuis 9 mois, l'avocate répond par un simple truc administratif : les périodes maximales sont respectées, parce que la mesure est à chaque fois reformulée et remotivée correctement. Il est intéressant de lire, dans le rapport du CPT, que les directeurs et le personnel avaient déclaré aux responsables du CPT, je cite, « Selon la direction et le personnel, l'expérience a également montré qu'un séjour au sein du QMSPI de plus de six mois s'avérait généralement contre productif... » Mais pas pour Nordine Benallal ?

L'avis du psychiatre

Enfin, il y a l'avis médical sur le maintien ou non d'un détenu dans cette section.

Dans son dernier rapport, le psychiatre de l'Etat belge à l'AIBV, Nils Verbeek, donne un avis négatif sur le maintien de Nordine Benallal dans l'AIBV. Mais là aussi, l'avocate met cet avis de côté : « il ne s'agit que d'un avis », disait-elle, « ce n'est pas au psychiatre de décider ».

Pour l'exemple..

Il faut en conclure que, dans l'affaire Benallal, on n'est plus dans une discussion rationnelle sur la justice à rendre. Ni aux victimes, ni à l'auteur en lui offrant la possibilité de trouver une issue pour qu'un jour il puisse reprendre sa vie.

Il y a d'abord le fait que Nordine est déjà en prison depuis ses 17 ans, et que la plus grande partie des soixante ans de prison qu'il a récoltés pendant la dernière décennie sont liés à ses évasions de prison.

Quant à son traitement en prison, là aussi on est entré dans un autre registre. C'est comme si la question était devenue« qui va gagner : lui ou nous ? ». Il y a de l'esprit de vengeance et de l'acharnement chez les autorités judiciaires, contre un jeune type qui les a ridiculisés par ses quatre évasions, et dont on ne sait pas quoi faire à part l'enfermer et jeter la clé.

Comme Nizar Trabelsi, condamné pour terrorisme et maintenant sur le point d'être extradé vers les Etats-Unis, Nordine Benallal est devenu un rat de laboratoire. Tous deux doivent servir d'avertissement aux jeunes des quartiers populaires de Bruxelles.

Une carte pour Ali Aarrass


Envoyez lui une carte postale ! Send him a postcard ! Stuur hem een kaart !

Adresse : M. Ali Aarrass, Prison de Salé II, Ville de Salé, Maroc. ...

« Ali,

on ne t’oublie pas !

We don’t forget you !

We vergeten je niet ! »


Note.

Terry A. Kuypers * :

«.. Ecrire aux détenus peut être très salutaire.

Je le recommande.

Si plus de gens à l’extérieur écrivaient aux prisonniers, les prisonniers se sentiraient moins isolés. Peut-être ça les aiderait aussi à avoir plus de courage pour surmonter toutes les difficultés pour une ré-intégration réussie dans la collectivité après leur libération … »

« .. Corresponding with prisoners can be very rewarding.

I recommend it.

In fact, if more people on the outside corresponded with prisoners, the prisoners would feel less isolated, perhaps they might even try harder to overcome the odds against succesful integration into the community after they are released… »

«.. Corresponderen met gevangenen kan zeer lonend zijn.

Ik beveel het aan.

Indien meer mensen uit de buitenwereld zouden corresponderen met gevangenen, dan zouden die zich minder geïsoleerd voelen.

Misschien kan het hen ook helpen om de moeilijkheden te overwinnen om zich terug in de gemeenschap te integreren na hun vrijlating … »

* Psychiatre et auteur de ‘Re-Visioning Men’s Lives’ (1994) et ‘Prison Madness’ (1999). Il est apparu dans de nombreux procès comme témoin expert sur ​​les prisons et sur la santé mentale des prisonniers.

Psychiatrist and author of Re-Visioning Men’s Lives (1994) and Prison Madness (1999). He has appeared in numerous trials as an expert witness on prisons and prisoner’s mental health.

Psychiater en auteur van Re-Visioning Men’s Lives (1994) en Prison Madness (1999). Hij trad in tal van onderzoeken op als een getuige-deskundige over gevangenissen en de geestelijke gezondheid van gevangenen.



mercredi 27 juillet 2011

A Hunger for Justice in Pelican Bay

A hunger strike in California has highlighted the widespread and callous use of solitary confinement in the US prison system


    Prison hunger strike in California
    Solitary plea: California has a prison population of approximately 145,000 in 33 prisons; thousands recently went on hunger strike to protest solitary confinement conditions. Photograph: Lucy Nicholson/Reuters

    On 21 July, prisoners in solitary confinement at California's notorious Pelican Bay State Prison began accepting the meals that were slipped to them through slots in their solid mental cell doors. For many, it was the first time they had eaten in three weeks. A group of inmates in the prison's security housing unit (SHU) had resolved to protest their isolation using the only means available to them – by going on a hunger strike. The strike quickly spread to more than a third of California's 33 prisons, where about 6,600 prisoners refused at least some of their meals. After 21 days, with some prisoners losing as much as 30lb (14kg), the strike ended where it began – in the Pelican Bay SHU.

    If this seems like a desperate measure by desperate men, it is. The widespread use and abuse of solitary confinement in US prisons and jails is one of the nation's most pressing domestic human rights issues, and also perhaps its most ignored. In the end, the Pelican Bay hunger strikers won only a few token concessions from the California department of corrections and rehabilitation (CDCR) – the right to wear caps in cold weather, to hang wall calendars in their cells, and to have access to a modicum of educational programming.

    But they achieved something much more important, as well: For a few weeks, the men of the Pelican Bay SHU ceased to be invisible.

    Solitary confinement is a hidden world within the larger hidden world of the American prison system. At Pelican Bay, about 1,100 men languish in long-term or permanent isolation. In supermax prisons across the country, the number is at least 20,000, with tens of thousands more in solitary in "special housing units" or "administrative segregation" in other prisons and jails. Most are confined to their cells without yard time, work or any kind of rehabilitative programming. In the Pelican Bay SHU, prisoners spend at least 22.5 hours each day in windowless concrete cells, and the remaining time alone, in concrete exercise yards. Many have been there for years, and some for decades, often with no end in sight to their torment.

    Solitary confinement has been denounced as torture or "cruel, inhumane and degrading treatment" by several international bodies, including the United Nations and the European Court of Human Rights. Research conducted over the last 30 years confirms that stretches in solitary produce psychopathologies that include panic attacks, depression, inability to concentrate, memory loss, aggression, self-mutilation and various forms of psychosis. But in the United States, the courts have been reluctant to limit its use. In the 1995 case Madrid v Gomez, a federal judge sharply criticised conditions in Pelican Bay's SHU, writing that nearly round-the-clock isolation in windowless cells "may press the outer borders of what most humans can psychologically tolerate". Yet, he fell short of declaring long-term solitary confinement unconstitutional.

    Largely unrestrained by courts, legislatures or public opinion, solitary confinement has become routine – a punishment of first resort for all sorts of prison infractions. Today, a prisoner can be placed in solitary not only for violence, but for any form of "insubordination" towards prison officials, or for possession of contraband (which includes not only drugs but cell phones, cash or too many postage stamps). Some inmates are sent to solitary confinement for exhibiting the symptoms of untreated mental illness. Others, including juveniles in adult prisons, end up in isolation for their own "protection" because they are targets of prison rape. Many of the men in Pelican Bay's Security Housing Unit are there because they've been "validated" as gang members, based on their tattoos or on the say-so of other inmates, who are rewarded for "snitching".

    In 2006, as one of its primary recommendations, the bipartisan US Commission on Safety and Abuse in Prisons called for substantial reforms to the practice of solitary confinement. Segregation from the general prison population, it said, should be "a last resort", and even in segregation units, isolation should be mitigated and terms should be short. The Pelican Bay hunger strikers adopted the commission's recommendations into their core demands, along with an end to the system of gang "validation", and provision of "adequate food" and "constructive programming" for SHU inmates. The demands were far from radical. Yet a spokesperson for the California department of corrections and rehabilitation insisted that the state was "not going to concede under these types of tactics".

    While its tangible results were few, the hunger strike received surprisingly widespread press coverage, in spite of the CDCR's complete ban on media access to participating prisons and prisoners. And the visibility wrought by the hunger strike builds upon the work of a growing number of advocates. Earlier this year, the National Religious Campaign Against Torture issued a statement calling for an end to prolonged solitary confinement across the nation, and urged people of faith to sign on. They joined the American Civil Liberties Union and American Friends Service Committee, along with several smaller or state-based groups, in opposing solitary confinement as it is practised in the United States today.

    If the public at last begins to acknowledge long-term solitary confinement as a form of torture and a major human rights issue, it will be owing largely to the efforts of these activists – and to a group of prisoners who, for a few weeks this summer, starved themselves in solitude to bring their torment to light.

mardi 19 juillet 2011

Leonard Peltier, 66 ans, en isolement.



Solitary Watch.

American Indian Movement activist Leonard Peltier has been removed from general population and placed into solitary confinement at USP Lewisburg since June 27th. The 66-year old inmate has been ordered to spend 6 months in solitary stemming from various petty infractions, according to his attorney, Robert R. Bryan.

Peltier, in a letter to his attorney, described the cell as a “cement steel hotbox” with little ventilation (a 1.5 inch slot under the door is the primary source of cool air). Due to the lack of suitable ventilation coupled with the heat of the summer, he has been “drenched in hot sweat” and indicated he had to stop many times while writing the letter due to difficulty concentrating in the cell. “My client has been put in the hellhole,” said Bryan.

Allotted five one-hour periods of exercise, Peltier spends 23 hours in a cell five days a week. The exercise is “in a cage” where water isn’t allowed. On Mondays, Wednesdays, and Fridays, he is allowed to shower. For the other two days, he is in his cell 24 hours. He is not allowed any personal visits.

According to a note that Peltier had written at the time, he had been preparing to eat breakfast the morning of June 27th when guards entered his cell and began “disrespecting my religious items" and “threatened to lock me into solitary.”

According to the prison's first incident report, dated 06/27/2011:

[T]his officer reviewed a letter being sent by inmate Peltier…In this letter, inmate Peltier has enclosed a bank note of 20 pounds, in Scottish currency. In the enclosed letter, inmate admits to receiving the bank note in the mail. It is obvious that inmate Peltier was in possession of money that was not authorized.

Peltier received a letter the previous day from a supporter in Scotland that contained a 20-pound note and had been inspected by the mailroom. Peltier had asked the mailroom to send back the enclosed money, but this request wasn’t followed up. He then addressed a letter to a friend and enclosed the note so as to send the money out of his cell and out of the prison, knowing that possession of unauthorized money was a violation of prison rules. This letter was intercepted at 8:00 a.m., prompting guards to search his cell at 9:45 a.m.

According to a second prison incident report, written the same day by a guard who searched Peltier’s cell:

[W]hile performing a search…I observed two wires protruding approximately 2 inches from the wall of the cell….The wires were located on the wall above the corner post of the upper bunk.. I attempted to pull the wires out of the wall. …As I attempted to pull the wire out of the wall my grip failed, my fingers slipped on the wire and contacted the bare ends of the wire. At that time I received an electrical shock through my right hand and forearm.

Peltier was deemed guilty of “destroying, altering or damaging government property having a value in excess of $100.” Peltier, however, did not sleep on the top bunk and the wiring was manipulated by a former cellmate. In addition, because of the guard’s decision to attempt to pull the wires out of the wall, Peltier was found to have engaged in “conduct which disrupts or interferes with security or
orderly running of the institution (Most Like) assaulting any person.” “Most Like” is a provision in the Federal Bureau of Prisons Program Statement that reads: "This charge is to be used only when another charge of greatest severity is not accurate. The offending conduct must be charged as ‘most like’ one of the listed greatest severity prohibited acts.”

Prison officials deemed Peltier responsible for the shock the guard received while pulling out the exposed wires, and deemed it an act “most like” an act of assault committed by Peltier. This is a “greatest severity level” violation, meaning an inmate can be placed into segregation for up to a year. The charge of destruction of property is a “high severity level” act which can result in up to six months in segregation, and the possession of unauthorized money is a “moderate severity level” violation and could result in up to three months in segregation.

Peltier’s punishment for possessing money he had refused and attempted to send away, for being deemed guilty for the actions of a prior cellmate, and for “assaulting” a guard who chose to touch live wires is only the latest of the injustices that Peltier has faced.

Peltier was convicted of the 1975 killing of two FBI agents during a shootout on the Pine Ridge Reservation in South Dakota, which took place at the height of the American Indian Movement’s efforts to gain public attention regarding the plight of Native American tribes, the abuses of the United States government against Native Americans, and a wave of unsolved murders in tribal territories. The subject of a 1992 documentary and a European Parliament resolution of support, Peltier has always maintained his innocence. Critics have raised serious questions about the fairness of his trial, and he is considered by many to be a political prisoner.

The United States Penitentiary at Lewisburg is the oldest prison in the federal system, and one of the most notorious. Since 2009, it has also been one of the most heavily locked-down. In the words of the Bureau of Prisons, Lewisburg is now being “run entirely as a Special Management Unit (SMU) institution to operate as a more controlled and restrictive environment for managing the most
aggressive and disruptive inmates from USP general population.” Peltier was sent there in 2008 not for any disciplinary infractions, but
because he was the victim of a beating by younger prisoners at another federal facility. “They’re hoping he’ll die there, that he’ll be forgotten there,” maintains his attorney.”

Peltier has been in poor health in recent years, suffering from hypertension, diabetes, and exhibiting symptoms of cancer. This is of particular concern given the vast literature pointing to significant detrimental effects of solitary confinement on both psychological and physical health, particularly when there are pre-existing conditions.

Peltier’s attorney has indicated that the placement into solitary confinement has slowed correspondence. A legal call has been delayed for several days and the prison has been slow to providing Peltier with the instruments necessary to write and send letters necessary for his legal proceedings.

Says attorney Bryan: “Prison officials are using this as an excuse to punish and torture my 66-year-old client. His health is poor because of decades of imprisonment. He needs to be placed back into the general population.”

More information on Leonard Peltier can be found on the Facebook page run by Peltier attorney Robert R. Bryan.

lundi 18 juillet 2011

Sakineh, Theresa e Oussama: la costernazione selettiva del governo belga


Sakineh, Theresa e Oussama: la costernazione selettiva del governo belga
di Luk Vervaet


Il 2 novembre 2010 il Comité International contre la Lapidation pubblicava un comunicato in cui annunciava che Sakineh Mohammadi Ashtiani stava per essere giustiziata: “Il primo novembre le autorità di Teheran hanno consegnato l’ordine di esecuzione alla prigione di Tabriz. Dovrà essere eseguito mercoledì prossimo, 3 novembre”. Immediatamente Bernard Kouchner, il ministro francese degli affari esteri, ha reso noto che si trattava di una informazione falsa, perché la sentenza di condanna non era ancora definitiva.

Questa falsa informazione riusciva tuttavia a guadagnare la prima pagina dei media di tutto il mondo. E ha spinto il nostro primo ministro Yves Leterme, che ricopre anche la presidenza belga del consiglio dell’Unione Europea, a reagire anche lui con un comunicato il mercoledì mattina. Vi si dichiarava “contrario all’esecuzione dell’iraniana Sakineh Mohammadi Ashtiani”. Si proclamava “costernato per le voci circa l’esecuzione programmata per mercoledì dell’iraniana, madre di famiglia, di 43 anni…” Si dichiarava inoltre “preoccupato per le modalità del giudizio…” e chiedeva alle autorità iraniane “di impedire l’esecuzione e convertire la pena pronunciata”.

Io vorrei dire una parola sui comunicati di Leterme che non si sono mai visti.

L’informazione della prossima esecuzione della signora Theresa Lewis negli Stati Uniti il 23 settembre 2010 non era un falso. Ella è stata effettivamente uccisa quel giorno, di sera, con una “iniezione letale”. Il decesso è stato constatato nella prigione di Greensville, a Jarratt, alle ore 21,13 locali. Uscendo dalla prigione, l’avvocato di Theresa Lewis, James Rocap, in stato di shock, ha dichiarato che quella morte era espressione di “un sistema incapace di essere giusto… Il sistema non funziona, non funziona affatto e, secondo me, non può essere aggiustato… Vi sono troppe discriminazioni”. Quella mattina del 23 settembre non abbiamo sentito il signor Leterme dirsi “costernato” o intervenire per impedire l’esecuzione. Nonostante che il caso di Theresa Lewis, 41 anni, fosse del tutto simile a quello di Sakineh Mohammadi-Ashtiani: la signora Lewis (come Sakiné) aveva organizzato la morte di suo marito e del genero. E se Leterme avesse avuto bisogno di una ragione supplementare per sentirsi costernato e intervenire: Theresa era dotata di un QI di 72, laddove il limite della deficienza mentale negli Stati Uniti è fissato a 70 – limite al di sotto del quale la Corte suprema vieta le esecuzioni.

Il 9 novembre, una settimana dopo il comunicato di Leterme su Sakiné, la Corte d’appello federale di Philadelphie, doveva decidere su un altro caso: sull’esecuzione o l’ergastolo per Mumia Abu-Jamal, giornalista e militante della causa dei Neri negli Stati Uniti. E se Leterme avesse scelto questo momento per dirsi “costernato” di un’eventuale messa a morte di questo simbolo mondiale della lotta contro la pena di morte? Ciò che il giornalista Marc Metdepenningen ha osservato nel giornale Le Soir a proposito degli Stati Uniti è valido anche per il Belgio: “Da quasi trent’anni, Mumia Abu Jamal, nata nel 1954, marcisce nella cella della morte. I suoi avvocati rilevano che gli Stati Uniti, così pronti a denunciare la sorte riservata all’iraniana Sakineh, questa giovane donna di 43 anni condannata dal regime di Teheran alla lapidazione, ignorano i 3.500 condannati a morte negli USA, chiamati a subire la stessa sorte, sia pure in modo meno spettacolare ma altrettanto barbaro.

Non è solo questione di due pesi e due misure. C’è perfino da dubitare sulla serietà e la sincerità dell’opposizione del primo ministro belga alla stessa pena di morte. Un tempo la pena di morte era applicata dovunque. L’opposizione a questa pratica era allora un atto quasi rivoluzionario. Oggi la pena di morte è stata abolita nei 2/3 dei paesi del mondo. Tra i 58 paesi che la mantengono, la maggior parte non la applica. La lotta per l’abolizione della pena di morte deve certamente continuare. Ma senza opposizione alle nuove forme moderne di messa a morte, che hanno sostituito le esecuzioni, l’opposizione alla pena di morte suona falsa. Le condizioni di detenzione applicate nella prigione di Guantanamo, Bagram, Abu Ghraib e Rusafa, dove la reclusione è a vita, in isolamento, nelle “maximum security prisons”, non equivalgono alla messa a morte di un detenuto? Non abbiamo sentito la voce del Belgio denunciare queste pratiche.

Come è possibile ancora che né Leterme, né Van Ackere, né Van Rompuy si siano dichiarati “costernati” per la sorte di un loro concittadino, Oussama Atar, di venti anni, quando è stato arrestato in Iraq dalle forze di occupazione USA? Perché non dichiararsi “preoccupati per le modalità del giudizio…”, quando si sa che Oussama è stato processato senza avvocato e condannato in primo grado all’ergastolo, non per omicidio, come Sakineh o Theresa, ma per avere attraversato illegalmente una frontiera? Perché questo silenzio gelido che dura da 7 anni? Perché il governo belga non si è detto “costernato” nel 2004 quando il mondo ha scoperto, atterrito, le foto dei detenuti iracheni umiliati dai militari USA ad Abu Ghraib, prigione dove era rinchiuso anche il giovane belga? Perché il governo belga non si è detto “costernato” nel 2008 quando la BBC ha divulgato le immagini shock della prigione di Rusafa, sapendo ancora che il giovane belga era detenuto lì? Perché oggi, nel 2010, continua l’assenza di comunicati o dichiarazioni del governo belga, nonostante abbia ricevuto le prove mediche del fatto che Oussama è malato di tumore?

Peggio.

Per 7 anni le autorità belghe hanno opposto alla famiglia che non potevano interferire nelle procedure della giustizia irachena o negli affari interni dell’Iraq. Ma perché le autorità belghe lo fanno allora in Iran per Sakineh? Per 7 anni hanno detto che una campagna di stampa rischiava di nuocere alla situazione di Oussama. Ma perché queste stesse autorità belghe partecipano alla messa in atto di una campagna mediatica mondiale per Sakineh?

Per concludere, vorrei ricordare questo breve messaggio della famiglia Atar postato il 9 novembre 2010 nella pagina Facebook “Oussama Atar, salviamo la sua vita”: “Il signor Vanackere rifiuta sempre di incontrarci e sempre niente visto per poter finalmente andare a visitare Oussama… La lotta continua e continuerà fino a che Oussama non tornerà tra noi”.

Sosteniamoli!

dimanche 17 juillet 2011

Ali Aarrass : sept mois déjà....


Luk Vervaet


Sept mois après son extradition vers le Maroc, le Belgo-marocain Ali Aarrass, incarcéré à la prison de Salé, près de Rabat, attend toujours le début de son procès.

Son extradition par l'Espagne, le 14 décembre 2010, était contraire à toute règle élémentaire du droit international : le 26 novembre 2010, le Comité des droits de l'Homme de l'ONU avait demandé a l'Espagne de ne pas procéder à l'extradition d'Ali Aarrass. Pendant sa détention espagnole et après enquête minutieuse, l'Espagne l'avait complètement innocenté de toute implication dans une entreprise terroriste. L'Espagne a donc hésité pendant deux ans et demi d'accepter la demande d'extradition de la part du Maroc. Mais, alors que le conflit diplomatique et médiatique entre l'Espagne et le Maroc sur le Sahara occidental était à son comble, l'Espagne a quand même livré ce « Belge-accusé-de-terrorisme », disponible dans ses prisons, pour calmer les esprits. Ce faisant, l'État espagnol savait pertinemment qu'il livrait Ali Aarrass aux bourreaux (anti)terroristes de la BNPJ marocaine.


Et la Belgique ?

Malgré les demandes répétées de la famille et des amis d'Ali Aarrass, la Belgique, dont Ali Aarrass est citoyen à part entière, a refusé d'intervenir en faisant valoir sa nationalité belge. A la commission des Affaires étrangères et par lettre, le ministre Van Ackere a déclaré à maintes reprises que la Belgique n'interviendrait pas pour défendre l'intégrité physique et morale de son citoyen, ni auprès de l'Espagne, ni auprès du Maroc. Depuis le mois de décembre 2010, le consulat belge au Maroc n'a pas rendu une seule fois une visite à Ali pour vérifier son état de santé. Il sait pourtant très bien qu'Ali a déposé, le 2 mai 2011, une plainte officielle pour torture pendant ses interrogatoires en garde à vue, alors qu'il était sans avocat et sans contact avec le monde extérieur. Il n'a pas non plus envoyé de fonctionnaire pour suivre les audiences du procès. Tout cela est d'autant plus stupéfiant que la Belgique envoie ses troupes dans le monde entier, de l'Afghanistan jusqu'en Libye, en passant par les côtes de la Somalie, pour faire respecter les droits de l'homme par la force !


Les audiences du procès d'Ali ont commencé le 21 avril. Depuis, il y a eu les audiences du 2 juin, puis du 9 juin et enfin du 16 juin. A chaque fois, le procès n'a même pas commencé. Pour une raison simple: le tribunal antiterroriste par excellence du Maroc n'est pas capable de trouver un seul traducteur juré de l'arabe vers le français! Ou faut-il dire « ne veut pas trouver un traducteur » ? Car il s'agit là d'une question fondamentale dans ce procès. Un traducteur lui avait en effet été accordé et promis le 2 juin, sans que la défense ait dû trop insister. Mais le tribunal n'a apparemment réalisé que plus tard les conséquences d'une telle promesse. Bien sûr, les problèmes techniques posés par la grève du personnel des tribunaux ont compliqué les choses. Mais assigner un traducteur juré signifie surtout la reconnaissance par le tribunal que tout ce qui s'est passé pendant ces sept mois de détention au Maroc (les interrogatoires et les déclarations qui les ont suivis) n'a aucune valeur. Puisqu'Ali ne maîtrise pas l'arabe, il ne peut pas avoir compris, ni les questions, ni les déclarations à signer...


La question du traducteur nous plonge dans des scènes dignes d'un film de série B, qui ridiculisent totalement tout ce « combat anti-terroriste ». Et oui, à la dernière audience, le 21 juin, le tribunal avait convoqué un traducteur juré. Mais voilà qu'à l'ouverture de l'audience, le traducteur en question n'était pas là. Raison : le monsieur convoqué était pensionné et ne travaillait donc plus. Audience reportée jusqu'au 4 août !

En absence d'un soutien quelconque des États européens, la tâche de défendre Ali a été reprise par le mouvement de solidarité international à Mellila, au Maroc, à Bruxelles et à Londres, qui exige sa libération immédiate. Sa protection pendant toute sa détention a été prise en main par une soixantaine d'avocats internationaux et par sept organisations de défense des droits de l'homme.

On peut se demander si l'affaire du traducteur n'est pas aussi une manière d'épuiser, moralement physiquement et financièrement, la défense et cette solidarité internationale.


Malgré cela, le 16 juin, une quatrième délégation internationale s'était à nouveau rendue à Salé. Elle était composée de quatre avocats belges : Dounia Alamat, une de ses avocats belges, Fréderic Ureel, le secrétaire général des Avocats européens démocrates, Delphine Pacci et Hanan Talbi, respectivement présidente et vice- présidente de l'Observatoire International des Prisons-Belgique. Cette délégation s'est jointe à l'équipe de la défense marocaine, sous la direction des maîtres Dadsi et Louski.


La prochaine audience est fixée au jeudi 4 août. Si vous désirez participer à cette audience, prenez contact avec nous à l'adresse suivante : ali.aarrass@gmail.com.

Entretemps, envoyez à Ali une carte de l'endroit où vous passez vos vacances, à l'adresse suivante :

M. Ali Aarrass, Prison de Salé II, Ville de Salé, Maroc.

Et écrivez tout simplement : « On ne t'oublie pas ! ».



mercredi 13 juillet 2011

6.600 prisonniers de 13 prisons en grève de la faim contre l'incarcération en isolement

Hunger Strike Reaches 6,600 prisoners & continues going strong!

lundi 11 juillet 2011

Avignon Off : un bouleversant homme debout


A La Manufacture, un homme qui a connu la prison dès l'âge de 17 ans et y est demeuré 20 ans durant, pour des faits très graves qu'il affronte, témoigne. Jean-Marc Mahy s'adresse à nous sans faux semblants. Impressionnant.

Il est là. Pantalon noir, haut genre survêtement. Il n'y a qu'un tabouret sur le plateau sombre. Aux murs latéraux, deux fois dix-huit grands portraits en noir et blanc. Des hommes, des femmes. Photos des visages parfois retraitées, retravaillées. Au fond, tandis qu'il s'adresse à nous, on verra quelques images vidéo. Jamais redondantes. Des sortes d'échappées ou de focalisation sur des moments particuliers d'enfermement.

Un tabouret. Rien d'autre. L'homme se saisit d'un rouleau de large scotch blanc et délimite les contours d'une cellule, nous indiquant les places des différents objets...les minimaux atroces des sanitaires, etc...Il ne s'attarde pas.

Il est debout. Dans le récit. Jean-Michel Van den Eeyden a écrit le texte d'après le récit de Jean-Marc Mahy et le met en scène.

C'est un travail remarquable. Terrible récit. A l'abandon, mal aimé, le jeune Jean-Marc s'est laissé entraîner. Il a tué un représentant de l'ordre dans l'exercice de ses fonctions. Un épouvantable accident. Mais on ne peut guère faire pire face à la justice. En toute sincérité, lorsque l'irréparable advient, il ne croit pas que c'est lui qui a pu faire ce geste...

Aujourd'hui, il le confesse, il pense à la fille de cet homme. Elle a aujourd'hui 26 ans...Il raconte. Il est au présent. Il mime toutes les brimades, les humiliations, ces humiliations à répétition qui sont le lot des quartiers de haute sécurité en général...Jean-Marc Mahy est belge, il a été jugé au Luxembourg, mais tous les systèmes pénitentiaires se ressemblent.

Ce qui est puissant dans ce témoignage, c'est que celui qui s'adresse à nous ne se défausse en rien. Il ne cèle rien. Il raconte. Et ce récit est essentiel pour que nous, spectateurs qui n'avont pas connu la prison, nous comprenions.

Il y a sans nul doute en Jean-Marc Mahy une force particulière. Une intelligence, une sensibilité. Il ne parle pas que des conditions terribles, il parle de la manière dont il s'en est sorti en grandissant en prison. Avec la radio, la première fut Eve Ruggieri. Un matin, avec ses belles histoires sur l'Histoire. Et puis Les Tréteaux de la Nuit de France Inter, le théâtre, et pui surtout Macha Béranger sur Europe 1. On entend la voix de Macha, trop tôt disparue.

Jean-Marc Mahy a passé plusieurs diplomes en prison. Oui, il est debout. Il témoigne. Et, aujourd'hui, il travaille à éduquer, réinsérer des jeunes et moins jeunes qui ont commis des actes délictueux, sont en prison, en sortent et doivent, eux aussi, se tenir debout...

Il s'agit bien de théâtre car Jean-Marc Mahy est l'interprète du jeune qu'il fut, de l'homme qui s'est construit et qui souvent a appelé sa maman...

Une grande leçon humaine, sociale, politique à méditer.

La Manufeacture, 20h45. Jusqu'au 28 juillet. Relâche le 18 juillet. Durée : 1h20 (04 90 85 12 71)..

dimanche 10 juillet 2011

La raison de la prison - texte et audio de la chanson d'Hydra


Listen to the song / Ecoutez la chanson / Beluister het lied : here





A l'école 50 en classe, en cellule 6 pour 2 places,

le sommet attaque les symptômes et NON la crasse de la maladie,
Ma violence, l'agression laissent parler dans la vie massacrée,
la brisure, violée, la fissure de moins en moins de classes,
de plus en plus de strass, de crasse, de place en prison,
de plus en plus d'arrestations
vraiment ai je besoin de penser pour comprendre,
entendre la raison, la couleur de la saison ?
NON.

je n'ai pas besoin de demander pourquoi
Faire comme si au fond de mon âme sombre et meurtrie je ne savais pas déjà
Qu'au bord des chantiers nouveaux apparaît si clairement la raison
La raison, La raison de ma Haine se trouve devant les murs des prochaines prisons.

Entendre la Raison, la couleur de la saison qui inspire toutes les décisions au sommet
L'heure a sonné, quand on ferme les écoles, broie les moyens sans aucune pitié
Il faut être vraiment un putain d'abruti
pour ne pas voir le destin pourri que l'on prépare
Peu sont ceux qui pourront s'en sortir
Qui sauront encore une fois comment pouvoir échapper au pire

L'école du triste quartier où j'allais a disparu
Comme des milliers d'autres refermant plus cruellement les rues
Qui n'a pas vu les désooeuvrés au regard perdu ?
Les futurs pauvres dont le talent et le savoir sont comme brûlé à nu ?
Qui ose ignorer que les raisons de tomber chaque jour
sont réinventées et que les arrestations suivies
D' incarcérations intentées sont plus nombreuses chaque jour ?
Se demander pourquoi revient à faire le sourd
Qui ne voit pas que le nombre des cellules grandissent
Brandissent le fait que la taille des mûrs moites.
Rétrécissent ? en même temps que les barreaux la lumière obscurcissent ,
Qui croit que les 30000 mille nouvelles places en Enfer
donneront aux futurs clients brisés d'avance un peu d'espace dans la misère ?
Vraiment pas besoin de chercher la raison du sommet :
La saison prochaine aura encore le goût des prisons;


La prochaine saison aura encore le goût des prisons.
la prochaine saison aura encore le goût des prisons, des prisons
Les murs de vos prochaines prisons, Les murs de TES prochaines prisons

Jérémie Piolat

jeudi 7 juillet 2011

UN HOMME DEBOUT A AVIGNON - faites circuler!!!

L’Ancre présentera sa dernière création au Festival d’Avignon cet été! Du 8 au 28 juillet, la pièce « Un homme debout » se jouera à la Manufacture.

Plus d’infos sur Un homme debout au Festival d’Avignon cliquez ici

mercredi 6 juillet 2011

Grève de la faim contre l'incarcération en isolement : 6 prisons rejoignent l'action de Pelican Bay Prison.

Prisoners Across at Least 6 CA Prisons Join Pelican Bay Hunger Strikers

par Sis Marpessa, mardi 5 juillet 2011, 22:06

FOR IMMEDIATE RELEASE—July 5th, 2011

Prisoners Across at Least 6 California Prisons Join Pelican Bay Hunger Strikers

Strike Could Involve Thousands of Prisoners

Press Contact: Isaac Ontiveros

Prison Hunger Strike Solidarity Coalition

Office: 510 444 0484

Cell: 510 517 6612

Oakland— More than 100 hours into an indefinite hunger strike started at Pelican Bay State Prison’s Security Housing Unit, prisoners in at least 6 state prisons have joined in, with participation potentially growing into the thousands. Hunger strikers at Pelican Bay and other prisoners participating are protesting the conditions in the Pelican Bay’s Security Housing Unit (SHU).

Dozens of U.S.-based and international human rights organizations have condemned Security Housing Units as having cruel, inhumane, and torturous conditions. SHU prisoners are kept in windowless, 6 by 10 foot cells, 23½ hours a day, for years at a time. The CDCR operates four Security Housing Units in its system at Corcoran, California Correctional Institution (CCI), Valley State Prison for Women (VSPW) as well as Pelican Bay.

As of Tuesday morning, advocates had confirmed hunger strike participants at Corcoran and CCI, as well as Folsom, Centinela, and Calipatria State Prisons. Despite the Hunger Strike spreading, the CDCR claimed in an LA Times article this past weekend that less than two dozen prisoners were on hunger strike.

“The CDCR is not following its own protocol around hunger strikes, but we have evidence that thousands of prisoners across in at least 6 prisons in California could be participating in the strike. We think that CRCR knows this and is purposefully withholding information,” said Carol Strickman, staff attorney at Legal Services for Prisoners with Children and legal team representative for Prisoner Hunger Strike Solidarity.

In a statement released from Corcoran Prison’s SHU, prisoners said, “It is important for all to know Pelican Bay is not alone in this struggle and the broader the participation and support for this hunger strike and other such efforts, the greater the potential that our sacrifice now will mean a more humane world for us in the future.”

A recent prisoner work strike in Georgia drew support from thousands of prisoner across at least 5 prisoners – the largest prisoner strike in US history. And at the Lucasville, OH State Prison this January, three hunger strikers won far-reaching changes to prison policy concerning conditions for prisoners on death row. “Given what’s happening in California prisons themselves, its no surprise we’re seeing organized action here too,” said Taeva Shefler from Prison Activist Resource Center. “The US Supreme Court – not just liberal activists– has agreed that California prison conditions amount to cruel and unusual punishment. This growing Hunger Strike is the culmination of decades of abuse, neglect, foot-dragging, and incompetence by an unbroken sequence of CDCR administrations.”

Actions in more than 12 cities are scheduled to happen throughout this week to show support for the Hunger Strike, and an end to indefinite Solitary Confinement, gang validation and inadequate food and medical care as administrative punishment.

Freedom Archives

522 Valencia Street

San Francisco, CA 94110

415 863-9977

www.Freedomarchives.org Questions and comments may be sent to claude@freedomarchives.org

Rassemblement contre l'incarcération en isolement Jeudi 7 juillet 9 h palais de Justice BXL

(nl)
Bijeenkomst tegen isolatie, tegen de hoge veiligheid

door solidariteit Tuesday, Jul. 05, 2011 at 10:37 AM
stop.isolement@mail.com

Één van de mensen die momenteel opgesloten zit sinds bijna 9 maanden in het hoge veiligheidsafdeling, de isolatieblok in de gevangenis van Brugge, Nordin Benallal, daagt de Staat voor de rechter voor onmenselijke behandeling, tegen de extreme gevangenisomstandigheden. Deze donderdag om 9 uur zal de hoorzitting plaatsvinden. Wij willen simpelweg de sluiting van deze isolatieafdeling. Afspraak links van het Justitiepaleis, donderdag, 9 uur. Voor het gebouw links van het Justitiepaleis, Poelaertplein, in Brussel

(fr)
Devant le bâtiment à gauche du palais de Justice, Place Poelaert, à Bruxelles.
Une des personnes étant incarcéré depuis presque 9 mois dans le régime de haute sécurité, le bloc d'isolement à la prison de Bruges, Nordin Benallal, a porté plainte contre l'État pour traitement inhumain, contre les extrêmes condition de détention. Ce jeudi à 9 heures aura lieu l'audience en référé. Nous voulons la fermeture pure et simple de ce QHS. Rendez-vous à gauche du Palais de Justice, jeudi, 9h. Au plaisir de vous y voir!

mardi 5 juillet 2011

Looking at inner violence through movie therapy


Interview de Tom Magil, directeur artistique de ESC, par ArtEzine (Corée).
Une autre manière de travailler avec "les criminels dangéreux", mais peu ou pas soutenue par les autorités.
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