vendredi 23 septembre 2011

Voici déjà 3 ans et 6 mois que le cauchemar de mon frère Ali Aarrass a commencé.

A l’attention de nos politiques, députés, parlementaires,…
21 septembre 2011

Voici déjà 3 ans et 6 mois que le cauchemar de mon frère Ali Aarrass a commencé.

Pour rappel, il s’agit d’une détention brutale et arbitraire qui a commencé le 1er avril 2008 et qui se poursuit encore et toujours à ce jour.

Ali a honoré son pays, la Belgique, en y accomplissant son devoir de citoyen belge, il a fait son service militaire avec une grande fierté. Il a pendant 28 ans vécu en Belgique tout en y travaillant en tant qu’indépendant. Il a toujours eu un comportement irréprochable et a un casier judiciaire vierge. Jamais il n’a enfreint les lois du pays ni d’ailleurs.

Pour résumer, Ali a toujours été un citoyen belge exemplaire dans sa conduite et a aidé les autres autant qu’il le pouvait sans jamais hésiter. Le tout, accompagné d’une grande sympathie et d’un sourire on ne peut plus franc !

Cet homme, ce citoyen belge, en l’occurrence mon frère Ali, a été oublié de toute autorité belge. Oublié de tous ceux qui devraient se sentir responsables de sa personne. Il a été négligé, considéré comme inexistant, tout comme s’il était déjà mort ! Balayé des pensées de ceux qui sont nos élus belges, à quelques exceptions près. Ceux qui sont censés nous représenter, nous soutenir, nous protéger des exactions, des erreurs judiciaires ou autres soucis qui entrainent bien souvent des souffrances atroces. Tourments vécus non seulement par la personne concernée directement, mais aussi par toute la famille, les proches, les amis, tous ceux qui deviennent des soutiens par la force des choses, car bien heureusement dans la vie il n’y a pas que des âmes insensibles !

Le comité de soutien d’Ali Aarrass vous a fait parvenir à maintes reprises, multiples mails interpellant et appelant à l’aide !
Vous rappelant tous les dangers qu’Ali traversait !
Cela allait de sa détention arbitraire en Espagne, en isolation constante, comme un criminel. Jusqu’aux horribles moments et frayeurs provoquées par les craintes d’extradition. Pour ensuite se retrouver entouré de tortionnaires sans le moindre soupçon d’âme humaine.

Oui, car Ali a été extradé au Maroc et torturé bestialement. Menacé, pendu par les pieds et battu violemment, déshabillé en pleine nature subissant les pires moqueries et humiliations, et battu encore et encore de plus en plus sauvagement. Soumis à du courant électrique dans ses parties intimes, violé à l’aide de bouteilles jusqu’à déchirement de l’anus ! On lui a même injecté un produit chimique méconnu qui lui donnait le sentiment d’être un zombi !

Mais quelle déontologie habite les esprits des politiques !?
Quels objectifs vous êtes-vous fixés en signant vos mandats !?
Connaissez-vous le sentiment d’empathie !?
Auriez-vous opté pour la politique de l’autruche !?

Pourtant cela pourrait arriver à n’importe qui ! L’un(e) d’entre vous pourrait du jour au lendemain se retrouver malencontreusement dans ce genre de mauvaise passe !
Il y a de tas de questions qui me tourmentent l’esprit lorsque j’essaie de comprendre votre inertie ! Mais il n’y a rien à comprendre si ce n’est que cela vous est égal, ce qui arrive à Ali.

Ma colère s’accroit à chaque étape de cette épreuve qui se veut si douloureuse.
Pourtant je garde mon sang-froid dans l’espoir de trouver peut être encore une écoute, un appui, une aide, une ou des démarches qui pourraient changer la donne. Qui pourraient nous redonner confiance et voire même nous prouver qu’on s’était trompé.

Je rêve et cependant je veux croire que tout est encore possible et cela malgré qu’Ali a déjà subi le calvaire.
Je n’ai jamais confié à Ali que les autorités belges n’ont jamais réagi à nos incessants cris. J’ai préféré lui laisser cet espoir, même quand il vivait les pires moments de sa vie. Il comptait et compte toujours sur une intervention de la Belgique, pays dont il se considère citoyen à part entière.

Le procès d’Ali a enfin commencé, après 5 reports successifs qui ont éloigné la toute première audience qui était prévue le 21 avril 2011 de la dernière qui a eu lieu le 15 septembre 2011. La prochaine audience aura lieu le 6 octobre 2011.

Je peux vous dire qu’Ali est jugé pour les mêmes faits qu’il l’a déjà été en Espagne et dont a découlé une enquête de près de 3 ans, dirigée par le juge antiterroriste Baltazar Garzon. Ce même juge avait prononcé un non-lieu en mars 2009, Ali fut blanchi mais jamais libéré, car les autorités marocaines le réclamaient à l’Espagne. (Voir détails site www.freeali.eu)

Le 15 septembre, la plaidoirie tenue par trois avocats au Maroc a été rejetée par le juge et le procureur. Toutes les demandes formulées par les avocats d’Ali ont également été rejetées. A savoir des témoins d’une importance capitale, mais aussi la visite d’un expert médical dans le domaine de la torture.

Autrement dit, le procès d’Ali s’annonce comme on l’imaginait, inique et horriblement injuste.

J’aurais chers députés, chers parlementaires, trois propositions de soutien à vous faire.
La première consiste à vous inviter à assister à la prochaine audience prévue le 6 octobre 2011. C’est triste à dire, mais vous ne pouvez imaginer l’influence provoquée par la présence d’observateurs étrangers lors des audiences au Maroc.

La deuxième serait de financer le voyage d’une autre personne souhaitant y aller mais n’ayant pas les moyens financiers pour le faire, dans le cas où vous ne pourriez aller. ING België. Place Saint-Denis 18, 1190 Forest
363 – 4789211 – 70
IBAN : BE60 363 – 4789211 – 70
BIC : BBRU BEBB

La troisième, que vous veniez marquer votre présence à la même date, devant le consulat du Maroc à Bruxelles, entre 10h et 13h.

Je voudrais avant de conclure, vous apporter une précision que j’estime importante.
Ali et moi avons été éduqués par des religieuses catholiques espagnoles jusqu’à l’âge de 15 ans (lui) et 14ans (moi). Nous nous sommes à cet âge là retrouvés auprès de notre mère ici en Belgique et n’avons découvert notre religion d’origine (l’Islam) que bien plus tard. Ali travaillait dans une usine de désossement de viande de porc dans une région flamande. Après son boulot, il maintenait sa forme en fréquentant un club de sport, il aimait la boxe ! Les weekends il tardait à rentrer car il faisait des matchs. Je l’attendais car je m’inquiétais pour lui. Pourtant il gagnait tous les combats et par KO ! Il avait à son retour un bouquet de fleurs et une grande coupe. Sa carrière de boxeur s’annonçait donc très prometteuse et son entraineur ne jurait que par lui: « Ali à la frappe de cheval »
Pour aussi étrange que cela puisse vous paraître, c’est à partir du moment où Ali a découvert l’Islam qu’il a refusé de continuer à faire des matchs de boxe, à la grosse déception de tout son cercle d’amis. Et savez-vous pourquoi ? Il avait annoncé à tout son entourage : «  L'Islam m’interdit de faire du tort à autrui! »

C’est en larmes que je clôture cette lettre car ayant été la personne la plus proche d’Ali je sais combien il vaut et combien il mérite d’être soutenu.

Sachez que je garde sincèrement espoir de vous voir réagir contre cette injustice qui touche une personne qui ne mérite pas toute cette souffrance !

En espérant de tout cœur que vous ferez un geste en vue d’aider Ali à regagner la liberté qu’on lui a volé, je vous adresse mes très sincères salutations.



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