lundi 25 mai 2015

La lutte contre la prison à Haren / De strijd tegen de gevangenis van Haren : textes et contributions



(photo AraBel.fm jeudi 21 mai
Luk Vervaet, ancien enseignant à la prison de Saint-Gilles et Stéphane Médot, fondateur de l'asbl "Prevent Teens" et ancien détenu, sont les invités du Zoom Info. Sur l'univers carcéral en Belgique; sur la vie en prison mais aussi après; sur la onstruction de la nouvelle mega prison à Haren)



 

Radio AraBel.fm zoom info sur la vie en prison, écouter ici


La super-prison qui ne résoudra rien  
(Le Vif, 20 mai 2015) 
Lire ici

(co-signataire) La Prison, un business 
(François Licoppe, La Libre Belgique 22 mai 2015) Lire ici 

(interview) Protest tegen megagevangenis 
(TVBrussel, 20 mei 2015) 
Voir ici

Deze dialoog is een maskerade 
(DeWereldMorgen.be 21mei 2015) 
Lees hier

In naam van de stemlozen, open brief over de megagevangenis  van Haren
(DeWereldMorgen.be 8 mei 2015) 
Lees hier 

Non à la méga-prison de Haren ! Pour un moratoire sur la construction des prisons en Belgique 
(luttespaysannes.be 23 avril 2015) 
Lire ici

lundi 18 mai 2015

La prison, un business ! par François Licoppe


La prison, un business !

A


Les nombreux grands projets lancés par l’Etat sont ils vraiment utiles ?

Il y a 25 ans la RTB cartonnait avec une émission présentée par Jean Claude Defossé baptisée « Les grands travaux inutiles ». Aujourd’hui on pourrait imaginer une suite intitulée « Les grands projets dangereux ». La gare de Mons, le projet de centre commercial Neo au Heysel et la méga prison de Haren en feraient partie. 
Contrairement à leurs aïeux des années 80, ils ne seraient plus financés uniquement par l’Etat et seraient au mieux des partenariats public-privé, voire entièrement laissés aux mains du secteur privé et, espérons le, resteront au stade de projets; ne deviendront jamais des chancres.
Le projet de méga prison à Haren est sans doute le plus téméraire, le plus dénué de sens et le plus exemplatif d’un système politico-économique basé sur la connivence entre Etat et sociétés privées, de la recherche du gigantisme per se, de la mauvaise gestion des politiques publiques désormais soumises aux impératifs de la rentabilité économique, de la négation de la valeur travail pourtant portée au pinacle par nos dirigeants politiques et les chantres du néolibéralisme.

L’enfermement est il la solution ?
On peut commencer par s’interroger sur le bien fondé du concept même de l’enfermement. S’il peut être énoncé qu’il est impossible pour une infime partie de la population de faire société et que celle-ci doit en être protégée, force est de constater que le résultat des politiques d’incarcération est catastrophique. 
Aux Etats Unis, une fois encore précurseur en la matière, une ancienne assistante auprès de la Cour Suprême, Michelle Alexander, à la question de quel avenir pour les prisonniers, répondait sans ambages : «  70% d’entre retournent en prison endéans quelques années et dans certains Etats c’est une question de mois » (1). En Belgique, le Comité pour la prévention de la torture a pu démontrer du caractère contre productif de l’augmentation de l’« offre » de prison : « Le fait d’augmenter la capacité carcérale n’est pas susceptible, en soi, de résoudre durablement le problème de la surpopulation. En effet, il a été observé dans de nombreux pays – y compris en Belgique – que la population carcérale a tendance à augmenter au fur et à mesure que la capacité carcérale s’accroît » (2) Le projet de la méga prison en Belgique est peu convaincant quant à son volet réinsertion, c’est peu dire.
Le principe « Small is beautiful » ne serait il pas plus adéquat ?
Quant à l’intérêt de ce gigantisme. Certes, on peut comprendre que les riverains n’ont pas nécessairement envie de voir une prison s’établir près de chez eux mais pour autant cela justifie t il de construire une méga prison. 
Différents études ont démontré que la taille « optimale » d’un établissement pénitentiaire s’établit à une capacité d’accueil de 300 - 400 places (3). Alors pourquoi construire un complexe qui pourrait accueillir quelque 1.200 détenus ? La prison de Lantin, l’actuelle plus importante maison d’arrêt de Belgique a pu illustrer de ces difficultés. Comme les banques devenues trop grandes pour être gérées efficacement, d’aussi importantes structures carcérales non seulement déshumanisent encore davantage un environnement par définition peu agréable mais aussi enregistrent davantage de « suicides » et d’évasions, sont plus encore démotivantes pour le personnel pénitentiaire, connait des risques de mutineries plus élevés, sont éloignés des villes, donc peu accessible tant pour les avocats que pour les familles, complexifiant ainsi le travail judiciaire, accroissant les risques de transfert vers les palais de justice et diminuant la qualité de suivi et de soutien des détenus. 
Cette tendance au gigantisme introduit du risque dans le système, tout comme l’accroissement de la taille des bilans bancaires. Quand le « too big to jail » rime avec le « too big to fail ». Un nombre de prisons plus important et des prisons de taille plus petite assureraient une diversification de ce risque et surtout améliorerait la qualité de vie de tous, non seulement des détenus mais du personnel pénitentiaire, des avocats et des familles.
Une méga prison se justifie t elle au niveau économique ?
Economiquement, on aurait pu penser qu’au vu de sa taille critique le coût de construction par cellule ait pu être optimisé, or il n’est est rien. Pour la prison de Leuze qui abrite 312 détenus et qui fut lancé en 2012 l’investissement initial a été estimé à 75 millions € (4) soit quelque 240.000 € par cellule. Pour celle d’Haren, le seul coût de construction a été estimé à 330 millions € (5) soit 280.000€ par cellule et sur 25 ans en tenant compte des coûts de fonctionnement les montants prévus oscillent entre 1,7 et 2 milliards € soit au moins 1 million € par cellule (6). Ce projet pose d’autres questions.
Les règles comptables ont été modifiées a de nombreuses reprises rendant la privatisation inévitable
Pourquoi avoir opté pour un partenariat public - privé (PPP) afin d’assurer le financement de sa construction et de son exploitation. Les Etats connaissant (ou plutôt suite à des pressions externes s’étant mis dans une situation financière difficile) une aggravation de leur déficit publics et de leur endettement sont contraints d’innover en termes de financement. Par ailleurs, depuis la réforme de la comptabilité européenne (les fameuses normes européennes SEC 95) (7) tout investissement qu’ils réalisent est désormais considéré comme une dépense courante et vient donc grever en année 1 les finances publiques alors qu’il est censé porter ses fruits sur des décennies. Afin de pallier à ces nouvelles normes et pour équilibrer leur budget, les Etats ont dès lors lancé différents partenariats public - privé. Ce sont des contrats qui peuvent revêtir différentes formes mais qui généralement laissent à l’Etat la propriété du bien en question : hôpital, école, autoroute et lui laisse la possibilité de contrôler une gestion qui est dorénavant confiée à une entreprise privée qui en récolte les profits et participe au financement. On parle de contrats DBFM (Design, Build, Finance, Maintain), à savoir que les consortiums désignés dessinent les plans, construisent, financent et gèrent la prison à l'exception des aspects de sécurité. Ces contrats ont été vivement critiqués, car laissant tous les bénéfices aux entreprises privées alors que l’Etat couvrait les éventuels risques lorsque les choses ne se déroulaient pas comme prévu dans les plans financiers. Ainsi, en France, un rapport de la Cour des comptes de 2010 démontre que les indemnités annuelles octroyées par l’Etat aux prestataires privés sont 2 à 3 fois plus élevées que lorsqu’un établissement carcéral relève entièrement du public (8).Tout comme ce qui s’est passé lors de la crise financière, voilà une autre forme de privatisation des profits et de socialisation des pertes. 
Depuis 2004 suivant les caractéristiques de ces PPP, Eurostat, l’organisme européen chargé des statistiques, oserait on dire ironiquement, a revu le traitement comptable de ceux ci. L’entièreté des montants, même la part financée par le privé, doit désormais être comptabilisée comme une dépense publique, enlevant tout l’intérêt d’un tel mécanisme de financement pour les Etats (9). Ces derniers vont donc être obligés a purement et simplement privatiser les missions dont ils ne peuvent plus assurer eux même le coût.
La privatisation est déjà une réalité
Par ailleurs, un très grand nombre de services « offerts » au sein des prisons sont payants et assurés par des sociétés privées externes. Les services de cantine sont ainsi assurés par exemple par la société Facilicom à la prison de Leuze. Le détenu doit débourser pour s’approvisionner en dentifrice, pour pouvoir regarder la télévision,…. On comprend dès lors l’intérêt à ce que le nombre de prisonniers augmente. Ils constituent une clientèle captive de choix que ces sociétés privées n’ont aucun souhait à voir partir et l’on comprend ainsi mieux le peu de volonté à développer des politiques de réinsertion cohérentes. Il y a conflit d’intérêt. Le système actuel cherche à tout marchandiser, à tout monétiser, y compris le monde carcéral et cela au détriment de son efficacité (10). Il existe pourtant des modes de contrôle de la population, ayant commis des actes répréhensibles, plus légers comme le bracelet électronique dont l’utilisation a explosé entre 2013 et 2014 passant de quelque 1.000 récipiendaires à quelque 1.800 sans pour autant que le nombre de personnes enfermées diminue, que du contraire. Le nombre de délinquants augmenterait il, le système judiciaire se veut il plus sévère, ou faut il y voir une autre raison ? En 2011, le gouvernement annonçait la construction de 4 nouvelles prisons (11), en 2013 il laissait pressentir la construction de 7 nouvelles prisons et ceci en prétextant de l’explosion de la criminalité alors qu’on nous racontait il y a quelques semaines que la présence de l’armée dans la rue avait fait chuter celle-ci de 30% (12) et qu’en avril dernier la Ministre de tutelle de l’époque Annemie Turtelboom annonçait que les efforts fournis depuis 2012 avaient fait baisser la surpopulation de 10%. La surpopulation carcérale a ainsi régressé pour atteindre 19% et elle pourrait passer sous les 15% avant la fin de l'année affirmait elle alors (13). Souci sécuritaire ou big business ou les deux ?
Les conditions de travail des détenus ne constituent elles pas une atteinte à la « libre » concurrence ?
De plus, les détenus travaillent pour des salaires de misère, souvent moins de 300€ par mois (14) (15). Ne revient on pas ainsi au bagne, à l’esclavage organisé par l’Etat ? Qu’en est-il de cette valeur travail chérie par nos dirigeants ? Ne peut-on parler de concurrence déloyale ? Dans le cadre de la construction de la prison de Leuze d’une capacité de 312 places on nous promettait la création de 200 à 300 emplois directs et de plusieurs centaines d'emplois indirects. Sont ce là des emplois utiles ? Vont-ils permettre de faire croître la productivité de notre économie ? Les travailleurs du secteur pénitentiaire y trouveront-ils valorisation et reconnaissance ?
La Justice est elle la même pour tous ?
Tout ceci alors que dans le même temps, nos politiques ont voté la transaction pénale qui a permis à ceux qui avaient commis le plus grand délit de l’histoire financière de Belgique de s’en tirer en payant une amende modeste, n’étant même pas condamnés et n’atterrissant dès lors pas en prison alors qu’un voleur de saucisson a-t-on appris tout récemment risque d’écoper d’une peine ferme (16), que par la soumission à la TVA des honoraires d’avocats on rend l’accès à la justice plus difficile pour les moins favorisés,… Y aurait-il une justice de classes ?
Heureusement, tous les projets de construction de prison n’aboutissent pas. Celui de Termonde qui devait être lancé en 2012, est toujours à l’arrêt suite à de nombreux recours juridiques. Quant à celui de Haren, la contestation monte. Une concertation est organisée ce 20 mai à 9h30 au Casino de Bruxelles (on nage dans un surréalisme typiquement belge, peut être vont-ils distribuer des jeux de Monopoly à l’entrée), où de nombreux citoyens seront présents afin de contester le bien fondé de la construction de cette méga prison. Ce combat peut encore être gagné, mais il nous faut nous mobiliser.
L’auteur remercie, Luk Vervaet, ancien enseignant à la prison de Saint-Gilles et Jean Baptiste Godinot de l’ASBL Respire, partenaire de la Plate forme pour sortir du désastre carcéral pour leurs apports d’informations, suggestions, corrections et relecture attentive. Il va de soi que le présent document relève de mon entière responsabilité.

(2) Comité pour la prévention de la torture : Rapport au gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants ; CPT/inf (2010) 24, §79
(3) Cour des Comptes, Mesures de lutte contre la surpopulation carcérale, p.99
(4) La future prison de Leuze-en-Hainaut est officiellement sortie de terre, La Libre 13 septembre 2012
(9) Eurostat communiqué de presse 11 février 2004 Traitement des partenariats public-privé
(11) Contrats pour la construction de 4 nouvelles prisons, La Libre 16 juin 2011
(13) Surpopulation carcérale : Turtelboom juge les chiffres du Conseil de l'Europe dépassés, La Libre, 29 avril 2014

Mercredi 20 mai : tous contre la maxi-prison de Haren (Place de la Monnaie à partir de 8 heures du matin)

Rassemblement contre la maxi-prison
& la commission de concertation,

Fin de l’enquête publique et début des travaux ?
Mercredi 20 mai à 8h00, place de la Monnaie
, 1000 Bruxelles
Besoin de + de soutien sur la ZAD dès le 20 mai ! (http://haren.luttespaysannes.be/quoi-de-neuf/article/appel-a-renforcer-l-occupation)
(Flyers en pièce-jointe)

https://bxl.indymedia.org/spip.php?article7474
http://haren.luttespaysannes.be/

Consultation de la population : cause toujours ou permis de se taire ?

On nous permet d’être d’accord...
Merci, mais ce sera NON ! On ne veut pas de maxi-prison ! Ni à Haren, ni ailleurs ! 



ON VOUS APPELLE À NOUS REJOINDRE MERCREDI 20 MAI MATIN et sur la ZAD dès que c'est possible. Sème ta barricade, ton potager, ton initiative !
Le gouvernement fédéral prévoit de construire la plus grande prison du pays sur le terrain du Keelbeek, à Haren, dans le nord de Bruxelles. Le projet détruira 18 ha de terres et 300 arbres seront abattus pour incarcérer près de 1200 personnes pour un coût supérieur à 2 milliards d’euros. 2 milliards d’euros pour enfermer les pauvres et les exclus au lieu de combattre la pauvreté et l’exclusion.
Toute la procédure de réalisation de cette mégaprison se déroule depuis des années sans aucun débat démocratique, ni au parlement, ni dans les médias, ni auprès des citoyens, alors que ce projet gigantesque et imposé soulève des questions de société qui nous concernent tous.
Mercredi 20 mai, c’est le jour de la commission de concertation. Elle donnera son avis sur l’obtention des permis de construire nécessaires pour commencer les travaux (annoncés pour mai 2015). Toute personne inscrite à cette réunion publique peut y participer et exprimer son avis. Mais en réalité il n’y a pas d’obligation pour l’autorité publique de prendre en compte les arguments exprimés lors de cette commission.
L’Etat organise un simulacre de concertation citoyenne qui permet de légitimer un projet dont l’utilité est de plus en plus contestée, tant par les citoyens que par les professionnels de la justice. Tout est décidé depuis 2008, via un opaque partenariat public-privé qui lie le monde politiques aux lobbys privés, soumet les budgets publics aux grands intérêts financiers et alloue ainsi des budgets publics considérables pour satisfaire l’appétit financier de consortiums privés comme CAFASSO & cie.

Rejoins-nous au rassemblement pour contester la commission de concertation ce mercredi 20 mai à 8h00, place de la Monnaie, 1000 Bruxelles (Métro De Brouckère)
- petit déjeuner
- stands d’information
- réappropriation de l’espace public et de la parole
- pique-nique version auberge espagnole
- construction d'une cabane pour la ZAD
- musique, etc…
Vive le Keelbeek libre et vivant !
On lâche rien et on se prépare sur la ZAD...

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Appel à venir renforcer l’occupation du terrain du Keelbeek pour empêcher le début des travaux et repousser les engins de chantier [Se rendre sur le terrain du Keelbeek - haren.luttespaysannes.be]
Au local Le Passage : discussions, musique & repas de soutien contre les prisons
[Agir] 1001 facettes de la lutte contre la maxi-prison
[A lire] La prison au coin de ta rue
[A lire] Pour un moratoire sur la construction des prisons en Belgique
[A lire] Au nom des sans-voix, lettre ouverte sur la prison de Haren
Collectif Vrije Keelbeek libre !
haren.luttespaysannes.be
keelbeek[arobase]sdu.collectifs.net
Comité de Haren
1130haren.be
info[arobase]1130haren.be

mercredi 13 mai 2015

Architecten tegen de mega-gevangenis van Haren !

Het College van Burgemeester en Schepenen van de stad Brussel
Secretariaat van Overlegcommissie Departement Stedenbouw
Anspachlaan 6, 1000 Brussel
 

Betreft: Bezwaar bij het afleveren van een stedenbouwkundige vergunning voor de gevangenis van Haren (dossiers W14/2014 + W131/2015) op basis van de interne rechtspositie van de gedetineerde en de beroepsplichten van de architect
Brussel, 08/06/2015


 (foto : Gideon Boie van BAVO)




Geachte heer Burgemeester Mayeur,
 

We tekenen bezwaar aan tegen de aanvraag stedenbouwkundige vergunning voor de gevangenis van Haren, aangevraagd door de tijdelijke handelsvennootschap Cafasso NV (Denys NV) met een ontwerp opgemaakt door het architectenkantoor BURO II, op basis van de volgende redenen:
 

Eerste Bezwaar
De nota van de ontwerper beschrijft ‘detentie als extreme vorm van sociale uitsluiting’. Wij lezen hierin een ongeoorloofd motief bij het ontwerp van de gevangenis in Haren. De gevangenis is geenszins een strafuitvoeringsapparaat die de gedetineerde buiten de sociale orde plaatst, maar integendeel zijn sociale inclusie beoogt – eerst onvrijwillig en later vrijwillig. De Basiswet 2005 stelt
dat de gedetineerde weliswaar beperkt wordt in zijn bewegingsvrijheid, maar in principe alle overige burgerrechten behoudt.
Wij vragen u, waarde Burgemeester, het gunstig advies voor het ontwerp van de gevangenis in Haren uit te stellen om eerst de architect in staat te stellen haar rechtschapen positie te verduidelijken enzo uit te sluiten dat haar ontwerp schade berokkent aan de rechten van de latere gebruiker (de gedetineerde), de belangen van de opdrachtgever (Regie der Gebouwen) en het belang van de
voltallige gemeenschap.
 

Tweede bezwaar
In dezelfde nota beschrijven de ontwerpers dat de sociale uitsluiting vervolgens tegengegaan wordt doordat ‘de voorwaarden en levensomstandigheden binnen het detentiecentrum refereren aan vormen van samenleven in vrijheid.’ 

Ook hierin lezen wij een ongeoorloofd motief bij het ontwerp van de gevangenis in Haren. De ruimte van de gevangenis behoort geenszins de gedetineerde te
vervreemden in een imitatie van het normale maatschappelijke functioneren als wel de gedetineerde te introduceren in een penitentiaire ruimte die een volwaardig verlengstuk vormt van het maatschappelijk weefsel. Andermaal beroepen wij ons hiertoe op de Basiswet 2005.
Wij vragen u, waarde Burgemeester, het gunstig advies voor het ontwerp van de gevangenis in Haren uit te stellen om eerst de architect in staat te stellen haar rechtschapen positie te verduidelijken en zo uit te sluiten dat haar ontwerp schade berokkent aan de rechten van de latere gebruiker (de gedetineerde), de belangen van de opdrachtgever (Regie der Gebouwen) en het belang van de
voltallige gemeenschap.
 

Derde bezwaar
De participatie van de architect binnen het consortium Cafasso NV is een inbreuk op de Wet 1939,  artikel 6, dewelke ondubbelzinnig de onverenigbaarheid van het architectenberoep met dat van de aannemer van openbare of private werken beschrijft.
Wij vragen u, waarde burgemeester, het gunstig advies voor het ontwerp van de gevangenis in Haren uit te stellen om zo de Orde van Architecten in staat te stellen het rechtsgeldig functioneren van de architect te verduidelijken ten aanzien van wettelijke verplichtingen en zo uit te sluiten dat het optreden van de architect schade berokkent aan de rechten van de latere gebruiker (de
gedetineerde), de belangen van de opdrachtgever (Regie der Gebouwen) en het belang van de voltallige gemeenschap.
 

Vierde Bezwaar
Uit een interview met de CEO van BURO II, Rita Agneessens, blijkt dat zij in het ontwerp van de gevangenis van Haren afstand heeft gedaan van haar persoonlijke opvattingen over humane detentieten voordele van de professionele belangen van het consortium waarbinnen het architectenburo opereert. Hierdoor ontstaat het vermoeden dat de architect onvermogend is te beantwoorden aan de beroepsplichten, beschreven in Wet 1985, om vooreerst ongeacht zijn statuut essentiële waarden veilig te stellen binnen het ontwerp van het levens- en werkmilieu van de mens (artikel 1) en vervolgens ook ongeacht zijn statuut de nodige onafhankelijkheid te hebben om het beroep uit te
oefenen overeenkomstig de opdracht die van openbare orde is (artikel 4).
Wij vragen u, waarde Burgemeester, het gunstig advies voor het ontwerp van de gevangenis in Haren uit te stellen uit te stellen om zo de Orde van Architecten in staat te stellen het rechtsgeldig functioneren van de architect te verduidelijken ten aanzien van wettelijke verplichtingen en zo uit te sluiten dat haar ontwerp schade berokkent aan de rechten van de latere gebruiker (de gedetineerde), de belangen van de opdrachtgever (Regie der Gebouwen) en het belang van de
voltallige gemeenschap.
 

Vijfde Bezwaar
In de visievorming bij de opmaak van het bestek werd, al reeds van in bijeenkomsten in het kabinet van voormalig Minister van Justitie Stefaan De Clerck, de architecturale kwaliteit gesplitst van leefkwaliteit in en beveiliging van de gevangenis. Wij lezen hierin een inbreuk tegen het principe van
dat de architectuur eerbied betoont aan alle factoren die het levens- en werkmilieu beïnvloeden (Wet 1985, artikel 1) en ook het praktisch gegeven dat architectuur qua infrastructuur de onderbouw vormt van het leefklimaat en als zodanig hiermee onlosmakelijk verweven is.
Wij vragen u, waarde Burgemeester, het gunstig advies voor het ontwerp van de gevangenis in Haren uit te stellen om zo de adviserende partijen betrokken in de totstandkoming van het bestek voor de gevangenis van Haren, o.a. de Brusselse Bouwmeester, Vlaamse Bouwmeester en Architecture Workroom Brussels, uit te nodigen hun opvattingen van architectuur in het openbaar te verdedigen
en zo uit te sluiten dat haar ontwerp schade berokkent aan de rechten van de latere gebruiker (de gedetineerde), de belangen van de opdrachtgever (Regie der Gebouwen) en het belang van de voltallige gemeenschap.
 

Zesde bezwaar
Alle vermoeden bestaat dat het ontwerp van de gevangenis van Haren gebeurde zonder informatie van de gedetineerde als gebruiker van de faciliteit. Hierin zien wij een tegenstrijdigheid met de geest van de Basiswet 2005 waarvan de auteur professor Lieven Dupont voor de bevoegdeKamercommissie Justitie een primaire verantwoordelijkheid eiste van alle professionele betrokkenen. Professor Dupont sprak de woorden: “Wil men mensen responsabiliseren dan moet men ze respecteren en betrekken bij de besluitvorming met betrekking tot de beslissingen die hen aanbelangen.”
Wij vragen u, waarde Burgemeester, het gunstig advies voor het ontwerp van de gevangenis in Haren uit te stellen om zo een groep gedetineerden uit te nodigen hun interpretatie en appreciatie van het ontwerp voor de gevangenis in Haren in het openbaar te verdedigen en zo uit te sluiten dat het ontwerp schade berokkent aan de rechten van de latere gebruiker (de gedetineerde), de belangen
van de opdrachtgever (Regie der Gebouwen) en het belang van de voltallige gemeenschap. 

De hierboven geformuleerde bezwaren doen geen uitspraak over de wenselijkheid al dan niet van capaciteitsuitbreiding in het gevangeniswezen. Hoewel wij ernstige principiële en praktische bezwaren hebben tegen de eenzijdige capaciteitsuitbreiding dewelke afbreuk doet aan de ambities gesteld van een humane vrijheidsberoving, bekrachtigd door de wet, en door de inzet van zovele politiek, academisch, professioneel en vrijwillig betrokkenen uitgewerkt in de concrete visievorming, beperken wij ons bezwaren tot de interne rechtspositie van de gedetineerde en de beroepsplichten van de architect.
Ook doet het bezwaar geen uitspraak over de impact van het grootschalige gevangeniscomplex op het omliggende milieu, de vermeende natuurwaarden in de noordelijke grensregio van het Brussels Gewest en het dorpse karakter van de woonbuurt Haren. Hoewel wij er van overtuigd zijn dat architecturale en ruimtelijke kwaliteit niet te bepalen is zonder ook de impact van het ontwerp op
alle omgevingsfactoren in rekening te brengen en wij hiertoe begrip tonen naar bezwaren gemaakt door actiegroepen, beperken wij ons bezwaren tot de interne rechtspositie van de gedetineerde en de beroepsplichten van de architect.
Wij baseren onze bezwaren louter en alleen op de bijdrage van de architecturale en ruimtelijke kwaliteit binnen de ambitie van de Basiswet 2005 om de interne rechtspositie van de gedetineerde te vrijwaren en zo de kansen op de rehabilitatie van een gedetineerde na straftijd te verzekeren.Geachte Burgemeester, wij rekenen erop dat U een positief gehoor geeft aan de bovengenoemde vragen tot opheldering en rechtstelling, niet alleen in het belang van het architectenberoep, maar in de eerste plaats in het belang van de gedetineerde en het algemeen belang.
Wij vragen hierbij het genoegen om onze bezwaren te verduidelijken voor de overlegcommissie ingesteld rond het ontwerp van de gevangenis van Haren. Gelieve mij op de hoogte te brengen van datum en aanvangstijd van de commissievergadering.


Met de meeste hoogachting,
Gideon Boie
BAVO
gideon@bavo.biz