jeudi 8 juin 2017

Rien de bon ne viendra de la Maxi-prison de Haren, par Perceval Carteron, éducateur, dans leguidesocial 8 juin 2017

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Rien de bon ne viendra de la Maxi-prison

La maxi-prison de Haren continue son petit bout de chemin malgré les nombreuses oppositions venues de militants, d’activistes mais aussi de spécialistes de la sécurité, du judiciaire ou de l’économie. Les intervenants sociaux devront aussi subir l’impact qu’aura la maxi-prison.
La maxi-prison est supposée être une réponse à la surpopulation carcérale et à l’état déplorable des prisons bruxelloises. La qualité de vie des prisonniers et les conditions de travail du personnel sont deux facteurs qui impactent grandement sur les possibilités d’intervention des travailleurs psycho-médico-sociaux. Si ces conditions se dégradent, le travail devient de plus en plus difficile et a un impact de moins en moins perceptible voire de moins en moins réel. La maxi-prison accentue l’aspect déshumanisant de l’incarcération et ce sont, encore une fois, les intervenants qui devront compenser les manques.

Un surplus de travail

La nouvelle prison n’est absolument pas pensée pour améliorer la réinsertion, le suivi psychologique ou médical. Les travailleurs qui seront amenés à intervenir au sein de celle-ci devront mettre en place une nouvelle organisation. Outre l’aspect contraignant du travail en milieu carcéral, l’impact négatif sur les personnes accompagnées (détenus ou familles) va rejaillir sur le travail des intervenants. Enfin, le nombre de détenus aura aussi une incidence sur la disponibilité des travailleurs et la qualité des prestations. Vu la logique qui sous-tend la construction, rien n’assure que le surplus de travail sera accompagné d’une augmentation des moyens, que du contraire.

Non-marchand en zone commerciale

La sous-traitance de nombreux services est une problématique supplémentaire et la future prison s’annonce déjà comme un « exemple » du genre. Le travail non-marchand et plus particulièrement l’accompagnement psycho-médico-social s’accommode assez mal des impératifs de rentabilité du secteur marchand. Si la prison doit être un lieu de rentabilité pour les sociétés privées qui y ont investi, il y aura une pression pour atteindre les objectifs. Cette pression va compliquer le travail d’accompagnement et de réinsertion qui pourtant amène un bénéfice à la société. De manière générale la privatisation des services et des responsabilités étatiques est un danger pour le secteur du non-marchand et au-delà de la question déontologique que cela suscite, ce sont les moyens mis en place et la finalité des missions qui sont en jeu.

Peu d’échos

Les critiques et remarques émanant des professionnels de l’accompagnement en milieu carcéral et de l’aide aux justiciables sont, semble-t-il, peu entendues. Quoi d’étonnant dès lors que ceux-ci n’ont pas été, ou de manière anecdotique, impliqués dans le processus de réalisation de la maxi-prison et que les critiques du système carcéral dans son ensemble ne trouvent que peu d’échos chez les pouvoirs publics.

Une amélioration incertaine

Plusieurs points vont rendre la vie dans la maxi-prison particulièrement difficile malgré la modernité. Les conditions de vie des prisonniers en Belgique ont été pointées du doigt dans la notice 2016 de l’observatoire international des prisons. La situation à Haren risque d’être bien pire entre la situation géographique qui expose le personnel et les prisonniers aux nuisances de l’aéroport de Zaventem et une conception moderne qui en oublie l’humain (pas de contact vers l’extérieur depuis la cellule, une visibilité réduite depuis la fenêtre, une architecture aseptisée et fonctionnaliste, etc.). Ce sont à nouveau les intervenants psycho-médico-sociaux qui vont devoir évoluer dans un climat désastreux supposément adapté aux besoins des personnes.

L’éloignement en plus de l’isolement

La situation géographique de la maxi-prison par rapport aux bureaux des travailleurs et au reste de la ville en général va entraîner des déplacements plus longs ce qui va diminuer la disponibilité des travailleurs et augmenter leur fatigue. De plus s ce sera une difficulté supplémentaire pour les familles dans l’organisation des visites ce qui va inévitablement créer un mal-être supplémentaire. Cela va un peu plus compliquer les missions d’aide aux justiciables dont sont chargés une partie des professionnels.
Notice 2016 de l’observatoire international des prisons : ici
Perceval CARTERON. Éducateur.

mercredi 7 juin 2017

Les familles de prisonniers palestiniens attaquées pendant leurs visites ! Palestinian prisoners and their relatives assaulted by Israeli forces during visit !

Sans doute vexé d’avoir dû concéder une deuxième visite familiale aux prisonniers palestiniens après leur grève de la faim, Israël se met attaquer les familles de prisonniers lors de leurs visites !

A la prison d’Eshel dans le Neguev, ce lundi, les gardiens ont frappé les prisonniers et leurs familles avec des bâtons, et les ont aspergé de gaz lacrymogènes.

Le père du prisonnier palestinien Omar al-Sharif, qui avait fait toute la route depuis Jérusalem Est pour aller voir son fils dans le désert du Neguev, au sud d’Israël est arrivé à 7h30 du matin, avec les autres familles. "On nous a laissés attendre jusqu’à midi à l’extérieur de la prison, puis l’administration nous a soumis à des fouilles particulièrement provocantes et humiliantes", témoigne-t-il.
"Ainsi les femmes, mères et épouses qui rendaient visite à leurs fils et maris, ont été obligées, d’enlever leurs foulards et tous leurs bijoux, ce qui était une première !"
"Les familles se sont plaintes dans la salle des visites, et un groupe de gardiens a alors envahi la pièce, nous attaquant les uns et les autres à coups de trique et de gaz lacrymogène. Puis les prisonniers ont été menottés et contraints de retourner dans leurs cellules".

"Après cette grève, les autorités israéliennes jouent avec nos émotions. Ils nous insultent, nous punissent et nous torturent. Ils essaient de nous épuiser, de nous briser et nous amener à ne plus avoir envie de rendre visite à nos proches", a déclaré l’un des visiteurs.

Ceci sachant que dans un pays aussi petit, le voyage pour les Palestiniens des territoires occupés qui veulent rendre visite en prison à un de leurs proches, prend entre 8 et 15 H, pendant lesquelles ils sont fouillés plusieurs fois et souvent forcés de se déshabiller, rappelle Addameer.

Source : Maan News Agency
CAPJPO-EuroPalestine

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Palestinian prisoners and their relatives assaulted by Israeli forces during visit
JUNE 7, 2017

JERUSALEM (Ma'an) -- Israeli prison forces attacked a number of Palestinian prisoners and their relatives during a family visit to Eshel prison on Monday morning, with security guards using pepper spray on both the prisoners and their family members and beating them with batons, relatives told Ma’an.

The father of prisoner Omar al-Sharif told Ma'an that the families had traveled from their homes in occupied East Jerusalem to Eshel prison more than 100 kilometers away in Israel’s southern Negev desert.

The families arrived at 7:30 a.m. and were not allowed inside until 12 p.m., he said, when both men and women were subjected to invasive and “provocative” searches at the hands of the Israel Prison Service (IPS).

Heated arguments erupted in the visitation room, until a group of IPS officers stormed the room and attacked prisoners and their family members with pepper spray and beat them with batons, before the prisoners were handcuffed and the visitors were forced out.


The father of prisoners Muhammad and Ahmad al-Bakri told Ma'an that IPS officers had treated visiting relatives harshly since they arrived to Eshel early in the morning.

“After going through inspections at the entrance and passing through the metal detectors, female IPS soldiers searched the women inside a separate room, and forced them to take off their headscarves and jewelry."
Al-Bakri described the search as “an unprecedented provocation.”

An IPS spokesperson could not immediately be reached for comment on the incident.

Improving conditions for family visits to Palestinian prisoners was a central demand of a 40-day mass hunger strike launched in Israeli prisons that ended last month.

Ahead of the hunger strike, international human rights organization Amnesty International denouncedIsrael for its “unlawful and cruel” practices towards Palestinian prisoners in a report.
One relative of an imprisoned Palestinian told the organization: “The Israeli authorities play with our emotions, they torture us and punish us. They try to break us, to tire us, so that we would want to visit our relatives less because of all the humiliation, searches, abuse and insults by soldiers or prison guards.”

According to Palestinian prisoners’ rights group Addameer, the journey to prison for most residents of the occupied West Bank visiting detained relatives takes between eight to 15 hours depending on the prison and place of residence, while relatives of prisoners are routinely subjected to lengthy body searches and sometimes strip searches.
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